Proposer des films impertinents sortant “du classicisme belge qu’on a l’habitude de voir” (dixit Tanguy Dekeyser, respon­sable à la RTBF), tel est l’un des objectifs d’un nouvel axe lancé par la chaîne publique. Qui, après avoir boosté les séries belges il y a une dizaine d’années, voudrait en faire autant avec les longs-métrages, donc.


Une perspective qui tombait à pic pour un duo formé par un réalisateur (Samuel ­Tilman) et le chanteur Saule (Baptiste Lalieu ici), motivés par la conception d’un format inhabituel dans le paysage: un slasher. À savoir un type de film d’horreur prisé surtout dans le cinéma anglo-saxon, qui mêle - en général - une bande de jeunes.


Et c’est le cas ici, puisque sans trop en dévoiler, le récit ­évoque le destin de quatre d’entre eux, kidnappés et se réveillant groggy sur une île inhabitée. Ne se ­connaissant pas, leur seul point commun est un… téléphone, sans répertoire ni applications. Très vite, un individu masqué leur envoie un message vidéo: s’ils devinent la raison de leur présence sur cette île, ils pourront être libérés. Jusqu’à cette éventualité, ils auront droit à un bref temps de connexion par jour, pour communiquer avec l’extérieur, à l’exception de leurs proches et de la police. “Tout se passe en 48 h", détaillent les créateurs. "Notre idée était d’aborder l’addiction au smartphone et à Internet, mais de façon détournée et sans être moralisateurs. On trouvait aussi qu’il y avait quelque chose d’universel à se demander ce que nous ferions tous si nous avions un temps de connexion limité.”


Bien pensé, le casting fait croiser quatre comédiens vus dans des séries belges: Karim Barras (La trêve), Camille Sansterre (Attraction), Laura Sépul (Attraction, Baraki) et Félix Vannoorenberghe (Coyotes). “Tous jouent des personnages complètement dépendants de leur téléphone. Pour chaque rôle, on a testé quatre ou cinq acteurs qu’on appréciait, mais la sélection s’est faite en tenant compte d’un équilibre de groupe. C’est un quasi-huis clos avec de longues séquences, tournées avec des caméras de ­surveillance partout. Nos héros ne savaient donc pas toujours quand ils étaient filmés, ce qui les a déstabilisés.”


Tendu et ludique, court (1 heure 12) et ­forcément atypique puisque belge dans le ton, ce Cluedo a en tout cas des atouts pour susciter une attention, en particulier chez les jeunes.


Via Moustique > https://www.moustique.be/medias/television/2025/01/13/cest-levenement-du-jour-la-rtbf-diffuse-mode-avion-son-premier-film-de-genre-290386

DavidHainaut
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il y a 5 jours

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Dé Hache

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DavidHainaut
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Un OVNI belge pionnier

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