Ce qui fait de Monster House une pleine réussite réside certainement dans sa volonté de rendre hommage aux productions horrifiques des années 80 et antérieures tout en dynamitant les codes de la maison hantée : le simple cadre ou décorum dans lequel se tenaient jadis apparitions et révélations se mue en monstre à part entière, réincarnation de la femme aimée dont la persistance malgré son décès trouve dans l’extravagance de son personnage le grotesque nécessaire à la mutation. C’est aussi et surtout la métaphore d’un deuil difficile qu’un époux étouffe depuis trop longtemps au point d’épouser les exagérations de sa défunte dame. La parabole bénéficie d’un traitement hautement ludique – on ne s’ennuie jamais – et d’une mise en scène magnifique aux effets visuels remarquables : ainsi restons-nous scotchés dans nos fauteuils lorsque la maison se meut dans une splendide et touchante confrontation finale. On ressent le souffle de Zemeckis et de Spielberg ici producteurs exécutifs avec de nombreuses références à leur univers, notamment ce jeu de lumière blanche dont le cher Steven est friand. Bref, un divertissement haut de gamme qui fascinera petits et grands, à voir et à revoir.