Disney avait son Monsters, Inc. (Pete Docter, 2002), Dreamworks a désormais son Monsters vs Aliens (2009) qui reprend le chef-d’œuvre de la souris milliardaire en le croisant avec The Incredibles (Brad Bird, 2004), soit des extra-terrestres engagés dans une série de missions secrètes contre des ennemis menaçant l’humanité. La transformation de Susan Murphy le jour de ses noces, faisant craquer le toit de la petite église et hurler les demoiselles d’honneur, impressionne par son gigantisme et les conséquences que nous percevons en même temps que le personnage : une mutation qui s’effectue dans la douleur et semble annoncer une réflexion sur le monstre, soit « ce que l’on montre du doigt » et que l’on désigne comme différent, anormal, extraordinaire.
Rien de tel pourtant, et la réunion des créatures confère au long métrage sa trajectoire définitive, vengeurs aussi improbables que loufoques ; aussitôt, le film perd de son intérêt et de sa surprise pour emprunter un chemin que nous ne connaissons que trop bien. Notons que le recours massif au second degré, ponctué de références à la pop culture et au cinéma de Steven Spielberg, finit par agacer tant il paraît combler les creux d’un scénario dépourvu d’enjeux véritables et de sensibilité. Reste une animation soignée et une partition énergique que signe Henry Jackman. De quoi garantir un divertissement aussitôt visionné aussitôt oublié, qui cède malheureusement à un sur-découpage de ses séquences d’action, ainsi rendues épileptiques, dans l’espoir d’augmenter le rythme d’ensemble.