La vie de Brian, c’est le genre de film dont il n’est pas vraiment possible de faire une critique. La seule chose que tu as envie de faire, c’est de citer des passages pour partager les moments où tu as le plus ri.
La déformation des propos du Christ par les spectateurs du dernier rang, la lapidation où les femmes se mettent la barbe pour pouvoir participer, les réunions des résistants à l’occupant romain parodiant les gauchistes beaux parleurs, la bêtise des masses en quête de prophète… Les Monty Python tirent à vue non seulement sur ce qui fait leur époque, mais aussi sur les codes de la grande fresque historique. Par rapport à leurs autres longs métrages, celui-ci a le mérite d’un scénario au (par instants un peu) long cours, et non d’une succession de sketches, ne lésinant ni sur les décors, ni sur la reconstitution historique ou les foules de figurants. Davantage parodique et satirique que totalement dévoué au non-sens (à l’exception, peut-être, de l’irruption d’une navette spatiale) La vie de Brian ne fait pas non plus dans le blasphème gratuit. C’est surtout la veulerie, la bêtise et le fanatisme qui fascinent les auteurs, qui aiguisent leur plume pour un chapelet de répliques souvent jubilatoires.
Et puis tout de même, cette proclamation de judéité, que c’est beau : « I'm not a roman mum, I'm a kike, a yid, a heebie, a hook-nose, I'm kosher mum, I'm a Red Sea pedestrian, and proud of it! »
Un merci à George Harrison d’avoir payé le ticket de cinéma le plus cher de l’histoire, à savoir 5 millions de livres, pour pouvoir voir ce film.
(7,5/10)