Quand James Bond joue les cosmonautes !

C'est malheureusement ce que je craignais ! La barre a bien été mise trop haute pour pouvoir prolonger les péripéties du fameux agent secret britannique avec le même charme de l'incontestable et magnifique précédente mission L'espion qui m'aimait. Je savais à quoi je m'y attendais en visionnant ce 11ème opus mais je dois avouer que j'étais un peu dérangé de voir un certain aspect technique similaire à celui de la franchise Star Wars pendant le visionnage, c'est un concept des choses que j'ai dû mal à accepter.

Bon ! Il ne faut pas exagérer, c'est seulement à la fin où la production développe une atmosphère de science-fiction avec la station spatiale et le combat bordélique avec les lasers. Le reste du film est très conforme par rapport à ce que l'on a vu depuis le premier opus, il se construit par un évènement qui inquiète un service de renseignements et d'espionnage, assez pour que celui-ci engage un agent secret pour mettre les choses au clair. Pour la troisième fois, c'est le réalisateur Lewis Gilbert qui se charge de la mise en œuvre de cette production très attendue.

Comme j'avais beaucoup apprécié l'épisode précédente, j'espérais que cet artiste allait faire quelque-chose de satisfaisant et de potable. C'est plus ou moins ce qui a été fait mais....Je suis un peu partagé. D'un côté, cette mission ne m'a pas ennuyé, c'est un divertissement bien sympa mais d'un autre côté, j'ai envie dire que c'est un peu du n'importe quoi. Je ne saurais pas comment le dire mais j'ai comme une sorte d'impression qu'il manque quelque-chose ou qu'un élément est de trop dans cette mission, assez pour nous demander si c'est bien un James Bond que nous sommes en train de visionner.

Dans le mécanisme et la logique scénaristique, c'est un James Bond correct et honnête mais quand on visionne des scènes d'action comme le combat sur le toit du téléphérique, c'est limite de la pure rigolade à celle du train dans L'espion qui m'aimait. Au fait ! Cette mission développe un genre comédie assez aberrant, on va vers plus dans la parodie que dans le sérieux. Je le redis encore, c'est une mission qui passe car il a pour moi les ingrédients nécessaires pour construire une mission tout à convenable à suivre. Roger Moore est toujours aussi bien appliqué dans le rôle vedette de James Bond, même s'il a la tendance à parler un peu trop pour éviter le plus possible les conflits.

Cette mission a la particularité d'être une coproduction française, on trouve donc beaucoup de personnalités françaises dans des rôles secondaires comme Jean-Pierre Castaldi ou l’énigmatique Michael Londsale. Ce dernier est excellent dans son rôle d'antagoniste de responsable de construction de navette, il campe un des méchants les plus emblématiques de la franchise avec beaucoup d'élégance. Lois Chiles en tant que James Bond Girl est pas mal du tout, je trouve qu'elle fait femme mature et elle a une présence physique assez appréciable.

Quand je disais que le film est un peu du n'importe quoi, c'est surtout sur des points précis comme la présence de Richard Kiel dans le rôle indéniable de Requin. Nous avons la chance inouïe de le revoir mais c'est à se demander si les scénaristiques n'avaient pas fumé du crack avant d'écrire le scénario. Requin n'est pas aussi menaçant qu'il l'était dans la mission précédente, il s'amuse comme un rien, il tombe amoureux d'une fillette et devient gentil comme tout. Quand j'ai vu ça la première fois, j'ai mis direct la main sur mon front. C'était vraiment à se foutre la gueule du public tellement que c'est pathétique.

Les scènes d'action n'ont pas autant d'impact que celles des trois précédents opus, il y a un mécanisme acceptable, une mise en scène propre, une progression de mission acceptable et un esprit bondien qui se tient bien. Je sais ce que vous allez me dire, ma note va paraître un peu exagérée mais j'ai vu cet épisode comme un amusement qui assume parfaitement son genre. Je ne vois pas de raison de mettre une note plus basse mais une chose est sûre, si ça continue comme ça, cela ne passera pas du tout. On verra ça dans les prochaines missions. 7/10

• Vous n'êtes pas sport Monsieur Bond ; pourquoi avoir coupé court aux effusions de mon python adoré ?


• C'est que justement je le trouvais étouffant.