Tout cela avait l'air drôlement alléchant pourtant. Ron Perlman, Rupert Grint (Ron de Harry Potter), et Robert Sheehan (Nathan de Misfits, pas le choix) dans un film sauce sixties/hippies avec un scénario hyper décalé et marrant : un américain des forces spéciales est envoyé à Londres trouver Kubrick pour qu'il tourne un alunissage en cas de foirage de Apollo 11.
Pourtant ça ne prend pas, non, vraiment pas finalement ...
On assiste à une construction sans originalité aucune avec même cette fameuse séquence bateau qui est devenu pour moi le signale d'alarme du film pourrave : tout d'un coup, au milieu de la deuxième partie du film les évènements s'enchaînent rapidement avec des cuts assez rapides et beaucoup de scènes pour matérialiser le temps qui passe avec une musique cool derrière.
Les clichés sur les sixties s'enchaînent sans jamais s'arrêter ... On assiste à UN TRIP PAR DROGUE QUI EXISTAIT A L'EPOQUE. Rupert sous coke, Nathan sous weed, Ron Perlman sous weed, Ron Perlman sous opium, Ron Perlman sous acide, puis Nathan sous champis ... Les gars, on a compris qu'on était dans les années 60, merci ! Je ne vais pas citer les autres clichés hippies qui s'enchaînent mais autant dire que leur quantité dans le film devient vite lourde au possible.
Evidemment, tous ces clichés sont là pour déclencher un effet comique et c'est tout l'intérêt du film à la base : une caricature de cette époque ! Malheureusement ça tombe quasiment systématiquement à l'eau .. surtout parce qu'on s'en lasse au bout du compte ! C'est simple, j'ai ri deux fois pendant le film (dont la fois où Ron Perlman met un pain au mec bleu, ceux qui ont vu le film me comprendront, me dites pas que vous ne vous êtes pas marrés à ce moment là).
Parlons un peu bande-son. On a parfois des morceaux de BO plutôt audacieux et bien foutus, notamment pour les scènes de trip, avec des basses envoutantes et des guitares façon "The End". Mais la plupart du temps ce sont des tubes pop ou psyché des sixties n'étant pas là pour nous déplaire, même si désespérément clichés dans leur choix.
ET LA ... Ils nous sortent White Rabbit de Jefferson Airplane pour une ennième scène de trip complètement inutile de Nathan ... c'en devient exaspérant d'entendre White Rabbit pour une scène de trip au ciné.
Dernier point : la violence. Pas mal dans le style Kick-Ass / Kingsman, très crue, sanglante et montrée avec humour (et non Tarantino ça n'a rien à voir !), cependant totalement en décalage avec le film en général ce qui fait que les scènes de baston arrivent comme un cheveu sur la soupe à chaque fois.
Je ne m'épancherais pas non plus sur les incohérences scénaristiques, nombreuses dans ce film et qui font beaucoup décrocher de celui-ci.
exemple : pourquoi la communauté des hippies reçoit des renforts armés américains alors même qu'aucune menace armée évidente ne leur planait dessus ?
Ce qui sauve le film : les décors sixties, les fringues sixties, les paires de boobs en veux-tu en voilà (oui parce que c'était les sixties, voyez-vous), la bande-son, bref l'ambiance sixties en général assez jouissive mais qui peine beaucoup à sauver un film aussi inégal, manquant de rythme et poussif.
Grosse déception donc.
Allez plutôt voir : Kingsman, Good Morning England et Las Vegas Parano.