Je cherche toujours l'humour dans cette prétendue parodie... On s'ennuie vraiment. Plus intéressant est le point de vue spécifique adopté par le film pour analyser les événements de 2020. C'est qu'on ne peut pas parler de 2020, même avec un ton humoristique, sans s'engager idéologiquement... Sans trop de surprise, on découvre dans ce film une idéologie patente anti-Trump, racialiste et pro-vaccins. C'est à dire, grosso modo, la doxa américaine démocrate, médiatiquement convenable et convenue.
L'un des thèmes abordés dans le film, comme on s'y attend, est la présidentielle américaine. L'anti-trumpisme étant maintenant un catéchisme, le choix de surfer sur le ridicule de Trump plutôt que de traiter des problématiques réelles de la société américaine ne m'a pas vraiment surpris. Cependant, cet humour anti-Trump, vu et revu depuis 2016, a fini par me lasser (le président orange, le désinfectant etc).
L'affaire Floyd aux États-Unis et l'émergence du mouvement Black Lives Matter est également un moment central du film. Le parti pris est de présenter des intervenants blancs excessivement ridicules et racistes. Boris Johnson est décrit comme un "Premier ministre blanc ridicule"... Pourquoi préciser blanc ?! Bref, le leitmotiv médiatique de la culpabilité occidentale est ici asséné en choeur. Il me suffisait pourtant d'aller sur Twitter pour apprendre que je suis un mâle blanc dominant oppressif. Ça pour le coup, ça me fait rire en général.
Sur la question des vaccins, le film est plus ambivalent. La description de l'anti-vaccin comme une complotiste écervelée (qui est par ailleurs évidemment pro-Trump et raciste) discrédite cette position. Il n'y a pas pourtant pas besoin d'être complotiste pour avoir des doutes. Cependant, dans le montage du générique de fin, le (faux) interviewer demande aux personnages de lire des répliques anticipées dans le cas d'une nouvelle crise sanitaire. L'une d'entre elles est la suivante : "Nous ne pouvions pas connaître les effets du vaccin", laissant tout de même entendre une certaine défiance de la part des réalisateurs. Dommage que ce minuscule trait d'humour (en comparaison avec la lourde batterie humoristique déployée dans le reste du film) n'apparaisse qu'au générique de fin...
Lorsque l'humour est au service d'une idéologie unique, il n'est plus de l'humour, il est de la propagande. La quasi-totalité des sujets abordés dans Mort à 2020 ne concerne que les pays anglo-saxons : George Floyd, présidentielle, impact du Covid aux Etats Unis, Boris Johnson et le Brexit... On peut légitimement se demander l'intérêt d'un tel documentaire, par ailleurs biaisé, sur Netflix France: on aurait aimé entendre parler des gilets jaunes, de Samuel Paty, de Didier Raoult et de l'hydroxychloroquine, ou plus généralement de la gestion sanitaire dans d'autres pays européens...
Dans ce film, on constate donc encore l'autocentrisme et le soft power de l'élite américanisée qui considère que ce qu'il se passe chez elle doit être la mesure de toute chose.
Je retiens un seul fait, présenté par le PDG GAFA cynique: il ne suffit que de 6 mois pour qu'un internaute sur Twitter devienne complètement radicalisé... À vérifier, mais clairement, c'est de la nourriture pour pensée (lire avec un accent anglais).