Death to 2020 ne dispose pas du recul suffisant pour brosser le portrait critique de l’année 2020, aussi frabieuse puisse-t-elle être. Ce faisant, le long métrage accumule les clichés et les postures en adéquation avec les opinions dominantes : sa prétendue satire n’est que populisme déguisé, les cibles s’avèrent connues d’avance et moquées en raison de leurs réactions face à l’épidémie naissante. Or, reprocher l’irresponsabilité d’un homme politique ou d’un État devant une menace encore sporadique et confuse – ce qu’elle était au début – ne constitue pas un argument digne d’intérêt mais celui que mobiliserait un enfant à courte vue faisant débattre deux de ses jouets. Les interprétations parodiques demandées aux acteurs appuient involontairement l’artificialité d’un faux documentaire qui ne parvient à cacher sous un sourire moqueur sa bêtise profonde, aggravant encore un peu plus le bilan de l’année qu’il prétend enterrer. Seule la prestation de Leslie Jones suscite une certaine hilarité, maigre compensation au terme de cette heure dix calamiteuse.