My Little Pony, le film
5.8
My Little Pony, le film

Long-métrage d'animation de Jayson Thiessen (2017)

Le succès de la série aura eu raison de mes reproches et de toutes les moqueries dont je suis capable de faire preuve envers l’adaptation dernière mode des jouets HASBRO. Puisqu’effectivement, dés 2014 alors que la saison 4 s’est terminée aux USA, le projet de film est annoncé et ne tarde pas à être mis en chantier. A tel point que ce sont les directeurs de la série Jayson Thiessen, crédité à la réalisation, et Meghan McCarthy au récit qui prennent en charge cette nouvelle aventure.


On pourra bien détester la série ou l’adorer voire même être neutre, il faut au moins rendre à César ce qui est à César. L’équipe de la série avait l’air sérieux et ambitieux avec ce projet quand bien même cette série me paraît toujours destiné qu’aux petites filles et non pas un public trentenaire qui s'est formé. Sentiment encore plus accentué avec l’arrivée de la bande-annonce contenant la même tare habituelle de la série qu’est de nous bombarder des leçons d’amitié dans nos gueules avec toujours la finesse d’une chanson de Sébastien Patoche. D’autant plus que la chose la plus surprenante que m’a apprise cette série, c’était que Twilight Sparkle avait peur du fromage de chèvre.


Mais après l’avoir découvert en avant-première (parce qu’aucun cinéma du coin n’avait programmé le dernier Kathryn Bigelow et que les prochains films de Dupontel et Soderbergh ne sortiront qu’en fin de mois), force est d’admettre que malgré les mauvaises impressions que la série me laisse, My Little Pony a un cachet que des productions daubés récente comme Les Trolls, Baby Boss, Angry Bird ou encore Le monde secret des Emojis n’ont pas : il a conscience du public auquel il s’adresse principalement et ça ne tombe pas dans l’insulte. Et on doit au moins reconnaître des efforts très méritoires au film sous divers aspects.


Le style visuel très flashy et multicolore de la série était unes des quelques qualités que je retenais de la série, comme on était en droit de s’y attendre depuis la BA, c’est le principal point qui a gagné en aboutissement dans cette adaptation filmique de la série. L’animation traditionnelle en 2D est très soignée et très bien mêlée aux décors 3D incrustés ci et là tout en restant respectueux de l’esprit visuel de la série, de même pour l’éclairage et les quelques scènes d’actions qui pointent le bout de leurs sabots. Sachant qu’on est très alimenté au cinéma d’animation en image de synthèse à l’heure actuelle, ça fait toujours un bien fou de voir un autre style que ça soit de l’aquarelle avec Dans un recoin de ce monde ou un mélange de 2D et de 3D comme ici.


La présentation visuelle est soignée, notamment lorsque nos 6 poneys et aventurières improvisée découvrent de nouveaux environnement au delà des terres d’Equestria. Thiessen ne se repose pas sur les acquis de ce nous a montré les 5 premières saisons de la série et prend son temps lorsque Twilight et sa clique débarque dans un nouvel environnement. Le royaume des griffons tout comme la ville malfamée où ils rencontrent Capper, on a le temps de s’en souvenir et ça prend son temps lorsqu’il faut créer une rupture au sein du groupe.


Malheureusement ça ne veut pas dire que toutes les tares que je reproche à la série animée ont disparu. MLP a aussi bien ses adorateurs que ses haineux, je me situe hélas plus du côté des critiqueurs. Surtout pour ce qui est de notre groupe d’héroïne que j’avais franchement du mal à supporter au fil de la série : on a toujours notre intello de l’amitié, la cowgirl énergique, Rainbow Dash le pégase arc-en-ciel fonceuse ou encore cette insupportable fêtarde qu’est Pinkie Pie dont chaque chanson me donnait envie de la cuire à la brochette et de la proposer ensuite à boulotter en barbecue, surtout que c’est d’elle que les principales touches d’humour interviennent et que l’aspect comique du film est très calibré pour le jeune public féminin. Et quand bien même cette bande se révèle à peu près vivable ici, les 3 princesses du royaume d’Equestria que sont Cadence, Luna et Celestia continuent de prouver leurs exaspérante inutilité.


Et la nouvelle galerie de protagoniste introduit ici est loin de vraiment rattraper le groupe de cliché sur patte de la série. Si on oublie Tempest Shadow qui, au final, est à peu près correcte et la princesse Skystar à la limite passable, on a droit à un chat espiègle sur patte du nom de Capper auquel nos poneys font confiance sans même le connaître et qui jouera très vite le rôle du traître durant sa chanson, la capitaine Celaeno reconverti en livreuse pour l’empire maléfique du roi Storm mais qui redeviendra capitaine pirate le temps (encore) d’une chanson, Grubber un sous-fifre pas drôle et remplaçable et enfin un gros vilain pas beau en la personne du roi Storm (lui non plus, vraiment pas drôle) doublé dans la VF par le même comédien de doublage belge qui prêtait sa voix à l’Oncle Stan dans Gravity Falls, ainsi que dans des rôles très tertiaires dans Star Wars : Rebels (deux séries d’animation américaine bien meilleure à mon sens que My Little Pony : les amis c’est magique). Et au milieu de tout ça, on a Sia pour un Poney transparent là uniquement pour une chanson pop destiné à faciliter la vente de l’album musicale du film.


Et vu qu’on va aborder la partie musicale, je tiens à m’excuser d’avance pour les fanatiques de la série : mon visionnage en version française (ou belge plutôt) m’a gâché chaque scène chantée (à l’exception de la première) tant la niaiserie et la gaminerie des paroles qui m’ont tant agacé dans la série ont resurgis. Autant ici dans leur version originale les chansons sont passable, pas dans leur version française.


Pour enfoncer un peu plus le clou, j’ajouterais justement qu’une chanson dans un film musical n’a pas à être utilisé comme pirouette scénaristique facile voire idiot afin d’arranger une situation en un éclair, nom d’un Bulbizarre ! Du style : Celaeno et son équipage qui redevienne pirate en quelques instants après que Rainbow Dash se soit mis à chanter sur à quel point ils étaient et seraient de nouveau cool en tant que flibustier des airs avant de devenir des larbins au roi Storm.


Même si le film est à destination des jeunes enfants et a trouvé un public plus âgé, les mêmes soucis que j'éprouve avec la licence My Little Pony sont là. Surtout entre les facilités d’écriture de ce style, les stéréotypes cités plus haut, les chansons aussi entêtante qu’énervante, l’humour au ras de pâquerette avec Pinkie Pie ou encore le roi Storm ou encore la traduction, même en sachant que c’est un dessin animé principalement destinés aux petites filles et qu’il y a une communauté d’adorateur âgé d’environ 30 ans sur cette série, je reste pantois.


Quelques fois il y a une scène qui fonctionne et ou quelque chose parvient à s’en dégager mais pas assez pour oublier que je suis des clichés et un film calibré, peu importe son degrés de conscience et ses moqueries envers certaines de ses idioties scénaristiques (Rainbow Dash faisant un arc-en-ciel supersonique en fin de chanson le faisant bêtement repérer par Tempest Shadow et son équipage avant que Twilight ne fasse la remarque à la pégase compétitive).


Bref, en gros : peut être que ça parlera à d’autres, qu’ils aient vu ou non la série d’animation (qui a réussi à avoir autant de saison que la série Game of Thrones de HBO à l’heure actuelle), je pense même qu’on peut tester sans avoir vu un seul épisode et qu'il n'y a rien qui soit détestable à proprement parler là dedans. Mais dans mon cas, ça ne m’a pas suffit pour que je lui donne la moyenne.

Créée

le 15 oct. 2017

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