L'hiver, son froid saisonnier, des nuits interminables et des températures négatives qui appellent à la beuverie ou aux chaudes soirées dans un plaid au coin du f--- radiateur à double cœur de chauffe, éteint, budget oblige.


Et quand par un de ces soirs de beuverie hivernales, on se retrouve après coup chez soit après une soirée au bar et qu'on hésite entre aller se coucher ou profiter un peu plus de l'obscurité pour jouer du lutin, manger de la quenelle ou encore simplement s'engourdir devant un programme quelconque, on finit toujours par se perdre sur le premier nanar venu, on sait d'avance que le peu que l'on se rappellera de cette belle soirée sera bien sûr l'échange à cœur ouvert alcoolisé avec Vincent qui nous raillait quelques jours plus tôt ou encore Estelle la commerciale qui beurrée comme un kouign amann a exprimé avec peu de retenue les douceurs de son mari, collègue, père de son fils et avant tout amant vigoureux et énergique, mais également de cette soirée on gardera l'image parfaitement périssable d'une œuvre oubliable, réchauffée, mal jouée par des acteurs qui espèrent encore travailler à Hollywood et qui en attendant font tout ce qu'ils peuvent pour payer les factures, dans des décors dans une 3D qui rappelleront de tendres souvenirs à tous ceux qui ont un jour tenu une console des années 2000 dans leurs mains rendues moites et fébriles par l'excitation d'un jeu vidéo et d'une manière serrée beaucoup, vraiment beaucoup trop fort.


Je vous offre un petit moment pour avoir une pensée amusée pour les comédiens de doublage qui se retrouvent dans leurs studios d'enregistrement parisiens à doubler ce magnifique nanar. C'est dur le milieu du doublage mais rien que pour vivre l'ambiance studieuse mais détendue du travail d'un téléfilm comme ça j'aurais voulu être là.


Merveilleusement inutile, raté, juste suffisant pour maintenir les neurones en place, on y pénètre comme on entre dans son lit en plein jet lag, plongeant la tête la première dans les draps glacés comme on plongerait dans une mare d'eau fraiche, on s'y effondre plus bas que terre dans des rires qui rappelleront les grands moments dans lesquels nous nous sommes tous un peu fourvoyé, ces rires idiots, ces débuts de ronflements, les paupières lourdes et on a probablement raté une scène tandis que l’œuvre se déroule et avance pour elle-même, nous n'êtes plus tout à fait là de toute façon. Le plaid attrapé, le coussin collé dans le dos comme une personne âgée, probablement qu'on s'effondrera un peu plus tard dans le canapé chaud et doux, plus confortable encore que le plus moelleux des lits des plus grands maitres du monde.


A l'écran ça vocifère, ça grimace, le grand méchant est laid, une grande mèche, une moustache, des lunettes ça hurle en allemand prononcé avec un accent anglais, on a n'a pas vu que la traduction était partielle, who cares ? Ich bin ein grosse wurst est probablement tout ce que je peux dire en allemand ce qui me garantirait une mort certaine au pays de Claudia Schiffer et pourtant il est là qui se dresse dans des bruits, il est là qui me sort de ma torpeur, mais quoi ?? LE CLIMAX ! mieux l'ACME !!! probablement la seconde chose à laquelle vous pensez quand on vous parle de nazis au centre de la terre, la première étant trop cher à mettre en oeuvre, aussi voilà que le film s'envole, explose crache toutes ses tripes pour t'offrir dans la plus grande sincérité tout ce que tu attends du film d'allemands à moustache !!


Oui ! je te tutoies maintenant, on est comme ça toi et moi.


C'est l'intelligence de l'art naïf et embrumé, la merveille, la technologie poussée à son paroxysme de mauvaise utilisation, le premier film depuis le précédent que vous avez vu, alors qu'on pensait perdus les grands moments de générosité dans des films de 2h30 qui vomissent la pédanterie décomplexée voilà qu'on tombe à présent sur un film presque moitié moins long qui a décidé que la décomplexion sans la pédanterie ça suffisait, de toute façon probablement que la personne qui a écrit le scénario ne connaissait pas même jusqu'à l'existence du mot.


Non ce film c'est la douce soirée à écrire un scénario barré entre amis, la débilité d'une bande de potes qui sont allés beaucoup trop loin dans leur idée de mettre dans leur CV de créateur vidéastes un film de nazis centristes adeptes de la terre creuse, c'est la douleur de ces tournages débiles et misérables dont on se rappelle une fois vieux avec tendresse en observant junior 9 ans d'un œil malicieux en lui disant " tu sais mon p'tit quand j'étais jeune j'ai joué dans un film, tu veux qu'je te montre ? - Oh encore un de tes films ennuyeux sur la guerre ! " Aaah si junior savait.


J'ai presque envie d'acheter la cassette VHS de ce film et si elle n'existe pas j'ai envie de la créer.


En attendant je comate à moitié, les acteurs se lâchent, le scénario s'effondre, moi aussi, il est temps pour moi d'aller me coucher, l’œil rougit, douloureux et la tête enfarinée d'un réveil à 01h00 du matin sur le canapé survenu du fait des bruits de musique militaire de trompettes et de hurlements caractéristiques au téléfilm d'action fauché quand le film se termine dans un final à la hauteur de toutes nos espérances fatiguées. On s'éveille mollement la bouche pâteuse et les vêtements trempés de sueur malgré le froid hivernal et le radiateur toujours éteint. On se traine jusqu'à la chambre, on jette les vêtements dans un coin, on s'allonge dans les draps frais en étant incapable de retrouver ce qui peut ressembler de prêt ou de loin à un vêtement de nuit.


Demain ce sera la gueule de bois mais ce soir, oh oui ce soir, c'était bien.


Why can't weeee be friends ♫

Why can't weeee be friends ♫♫

Why can't weeee be friends ♫

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le 24 janv. 2024

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Crillus

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