Ne le dis à personne par Lopocomar
Guillaume Canet est un de ces gars qu'on peut qualifier de talentueux. Chopé Diane Kruger, Miss Météo Canal et Marion Cotillard, c'est déjà pas mal mais réaliser des bons films, c'est encore mieux. Enfin pour nous, spectateurs j'entends. Donc revenons à nos bobines. Après un Mon Idole bien trippé, Gui nous sert l'adaptation d'un best seller qui combine gros casting, joli réalisation et succès critique. 4 césars, c'est pas rien. Surtout, quand c'est mérité.
François Cluzet est médecin et marié à son amie d'enfance. Problème du destin, après 8 minutes idylliques, une engueulade scelle le sort de sa femme. Disparue et retrouvée morte dans la foulée, ce fait divers le hante encore 8 ans plus tard. Mais sa boîte mail ne faisant pas barrage au spam, il reçoit un courrier venant d'un expéditeur inconnu l'invitant à ouvrir un lien avec webcam à la date anniversaire de la rencontre avec sa femme. Point de spoilers ici, ce n'est pas l'endroit mais sachez juste que c'est l'élément déclencheur qui lancera une intrigue ponctuée de déductions crédibles, de meurtres froids et de personnages nombreux.
Pour du cinéma français, il faut déjà souligner la réalisation. Se faisant plaisir avec son objectif, Canet sort là les grands moyens et ballade sa caméra au grés de ses envies : promenade dans les champs, vue subjective, passage à travers un store... Pas mal d'effets qui font plaisir à voir, qui nous sortent des habitudes hexagonales même si on n'est pas non plus chez David Fincher.
A n'en pas douter, les acteurs sont l'une des forces du métrage. Ce qui aide dans ce genre de films pour éviter de décontenancer toute une scène avec un jeu d'acteur à trois balles d'Euros. A l'exception d'Olivier Marchall, qui surjoue à mort, l'ensemble du cast est très bon : André Dussolier en beau-père rancunier, Marie Josée Croze en jolie disparue, Jean Rochefort dans un petit rôle qui a de l'importance ou encore le réalisateur lui-même qui se permet un joli rôle de salaud. Ce serait bien que M Night. Shyamalan prenne des notes pour éviter de nous ressortir une autre de ces interprétations foireuses dans ses films.
Au delà de ça, le rythme est très agréable à suivre. L'intrigue se dévoile peu à peu, s'autorisant des coups de bourres mais aussi des ralentissements qui ne plombent pas l'ensemble. Un bon point : jamais vous ne vous sentirez mener en bateau avec un déroulement faussement complexe. Ceux qui auront vu Pirates...3 sauront de quoi je parle.
Difficile de prendre en défaut ce NLDAP. La véritable maladresse se situant dans l'utilisation de With or Without You lorsqu'on parle de U². Ce qui fait bien niais et qui en plus perd en impact, à cause d'un titre trop connu pour apparaître en fond musical. Mais je pinaille bien sûr, la B.O signée M rattrapant largement le coup et dénotant assez des bandes originales conventionnelles.
Bon film donc, qui n'ennuiera que les hermétiques au genre ou les allergiques du cinéma français.
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