Néa, c'est le titre du Grand Roman Erotique de Sibylle Ashby, écrivaine en herbe et ado en pleine fleur de l'âge. Néa a comme lubie de voler les romans que vend M. Axel Thorpe. Pour rembourser sa dette, Sibylle négocie un contrat avec le libraire: lui écrire un roman en échange de 25% de commissions sur les ventes de celui-ci. Les choses se compliquent quand la jeune fille commence à tomber amoureuse...
Sorti en 1976, ce film est sorti sans aucune censure, bien qu'abordant des thèmes aussi tendancieux que l'amour entre femmes (sa mère sort avec la soeur de son père), l'inceste (Sibylle joue avec son jeune frère), ou cette relation pour une jeune fille de 16 ans, avec un homme d'âge mur. Et c'est tant mieux car le film est un chef d'oeuvre!
Tout dans ce film est brûlant, les histoires que racontent Sibylle, la relation qu'entretient sa mère avec une autre femme (thème qui, par ailleurs, est traité avec une telle légèreté pour l'époque, que ce film prône l'avant garde, aussi bien sur le plan féministe - sa fille lui conseille de quitter son mari - précoce pour l'époque!, que sur le plan de l'homosexualité, qui vient s'insérer naturellement dans le film sans pour autant choquer le reste de la famille), ou les cheminées qui s'enflamment toutes d'un coup d'allumettes lancé dans le vide.
Bref un scénario parfait, des acteurs aux petits oignons, une Suisse sous la neige...
Je ressors du film avec envie d'en voir plus de Nelly Kaplan. Bravo!