Ho la la!! C'est du grand n'importe quoi.
C'est très regardable même si ce n'est pas le plus jouissif du genre, mais l'Historie en prend un sacré coup.
Pourtant, le casting est bon, ils ont fait des efforts au niveau du visuel : décors, costumes, coiffures : c'est très image d'épinal en 1960 mais le feeling est là.
Jeanne Crain n'est pas au mieux de sa forme mais elle délivre un performance émotionnelle qui interpèle et Amedeo Nazzari y va carrément en Aménophis à côté de ses pompes.
L'Histoire est méprisée au détriment d'une histoire d'amour impossible à la sauce peplum italien et j'aurais pu passer la main sur le sujet si cette histoire d'amour entre Tanit/Nefertiti et Tumos avait été prenante.
Elle est somme toute assez banale et les enjeux sont assez pauvres mais pire, le personnage de Tumos est détestable. Imbu de lui même, de son bon droit, de ses décisions, nombriliste au dernier degré, ce type est un c.....d qu'il faudrait virer rapido de sa vie amicale et/ou sentimentale.
Comment alors s'intéresser à l'historie entre ce sculpteur apparement de génie et la pauvre Tanit, destinée à épouser le roi Amenophis sous le nom immortel de Nefertiti?
Aménophis, d'ailleurs, beaucoup plus attachant et interessant que notre sculpteur en jupette-pagne mais dont le personnage est tellement dénaturé qu'on a de la peine pour lui.
C'est d'ailleurs étrange. La religion monothéiste solaire d'Amenophis/Akhenaton n'est pas sans rappeler le christianisme, pas uniquement à cause du monothéisme. C'est ici mis en avant par une non violence au coeur de la foi et un remords de ses péchés, qui pousse ici carrément au suicide, et le représentant de cette foi révolutionnaire, ici martyre, est complètement fou et instable.
Passe encore que le sujet de la réforme religieuse soit ici réglé en 1 semaine mais le message est très très ambigüe. Pas que le christianisme doivent être toujours montrer de manière positive mais dans l'Italie des années 60, c'est étonnant.
On retrouve cependant le toujours venimeux et impeccable Vincent Price en grand prêtre machiavélique mais qui au vu des comportements du pharaon n'est peut être pas totalement sur le mauvais chemin.
En effet, il complote, ourdi et manigance comme tout grand prêtre qui se respecte mais son Pharaon est une personne à la psychologie fragile qui a des accès de violence meurtrière et des hallucinations.
Au final, agréable à voir, par curiosité mais un peu d'amertume à cause d'un sujet bâcle et mal traité. Pourtant, il y avait du potentiel même avec cette historie d'amour impossible au milieu.