Hey Hey My My, rock'n roll will never die
Le 11 mai 2011, l'immense Neil Young se produit sur scène, seul, dans une petite salle de la province d'Ontario, au Canada. Cela lui permet de faire un retour aux sources et de parler de son enfance. Et tout cela constitue ce documentaire, filmé par Jonathan Demme, le réalisateur du Silence des Agneaux.
Il y a donc deux aspects dans ce film. D'un côté, le concert, forcément génial, car c'est Neil Young. Neil Young seul sur scène, Neil Young acoustique ou électrique, Neil Young au piano, Neil Young calme ou énervé, on a droit à un aperçu assez complet de ses capacités avec un choix très judicieux parmi ses innombrables chansons. I Believe in you, Ohio ou Hey Hey My My, les classiques sont présents, et ça fait du bien. Tout ce qu'il faut pour se souvenir que Neil Young est un des plus grands génies actuels (le plus grand ?).
par contre, l'entretien avec le chanteur est d'un intérêt plus que douteux. Avoir un tel bonhomme à ses côtés et ne lui parler que de son enfance, ne lui faire dire que des choses anecdotiques, ça ressemble à une faute de goût. C'est là que ce qui aurait pu être immense devient banal.
De plus, Jonathan Demme ne peut s'empêcher de faire des plans bizarres, voire incongrus. Ainsi, lors du concert, on a droit à un cadrage en contre-plongée mettant bien en évidence les dents et le double-menton du chanteur : quel dommage d'enlaidir ainsi un tel moment de grâce !
Par contre, Demme a eu la très bonne idée, lors de la chanson Ohio, de mettre des images d'archives du massacre de la Kent University (où la garde nationale de l'Ohio tira sur des manifestants pacifistes et en tua quatre).
Dernier petit défaut (lié à la version française) : les paroles des chansons auraient pu être sous-titrées, histoire de mettre en évidence leur intelligence. Car Neil Young n'est pas seulement un grand compositeur, c'est un immense artiste.
En conclusion, c'est un documentaire inégal, qui vaut surtout pour le concert.