Que le personnage principal se définisse par sa peur et sa lâcheté devant l’horreur s’avère plutôt intéressant et constitue, en tant que tel, une raison suffisante pour visionner ce western au crépusculaire facile et complaisant dans la violence qu’il montre. Car Never Grow Old se vautre dans un déballage de plans grandiloquents au service d’une intrigue poussive et maladroite : on ne croit guère à cette association d’une bande de tueurs avec un croque-mort, pas plus qu’au cumul d’images pensées comme des hommages aux westerns antérieurs. Tout semble surfait, surchargé, sur-appuyé, à l’instar des séquences dotées d’une tonalité féministe qui martèlent la bassesse des comportements masculins avec une grossièreté telle que le spectateur, de son côté, se demande quelle direction l’œuvre va se résoudre à emprunter. Du sang, des tripes, des armes blanches ou à feu : servez-vous, il y en aura pour tout le monde… Non que John Cusack en grand méchant bouffi ne convainque pas, non que la qualité des décors et des accessoires doive être remise en question, non que la mise en scène ne propose un certain nombre de plans à l’esthétique forte. Ce n’est pas ça. C’est de carence d’âme dont il s’agit, de l’absence d’une vision claire et pertinente d’un genre dont les derniers souffles paraissent ravir les vautours qui s’en repaissent.