Superbe film indépendant

Fan de cinéma indépendant, je suis allée à l' Avant-première du film New Age.
A mi-chemin entre reconstruction et innovation, le film New Age force chacun à puiser au fond de ses propres expériences pour appréhender l'histoire du film. En effet, cette surprenante façon d'accumuler ces bribes de vies évoque la question : « Mais que va-t-il se passer ensuite ? ». On veut rester pour connaître la fin… Les longueurs de certaines scènes ne sont pas là par hasard ; elles permettent de nous rendre impatients, tout en s'imprégnant.
En usant de métaphores, Rashed M'dini pousse aussi le spectateur à plusieurs interprétations différentes, parfois gênantes, intimistes ou encore grotesques, bref profondément humaines. Ça plaît ou ça ne plaît pas.
Pour résumer, il s'agit de l'histoire attachante d'âmes errantes, tentant de subsister, après la destruction du monde que nous connaissons. Cependant, le film nous montre un attachement persistant au côté matériel de la civilisation disparue mais aussi à cette indéfectible besoin de croire en quelques chose d'immatériel, en la présence de l'oracle… Interprétation personnelle, encore...
Puis l'apparition soudaine d'images tels que des insectes sur le fil de l'eau, ou la vision inattendue du soleil et de la Terre suspendus dans l'espace fait penser à la poésie visuelle de Lars Von Trier. Mais ne nous y trompons pas ! Rached M'dini a su montrer son propre univers, soucieux de présenter un cinéma singulier et d'avant-garde, en y mettant son empreinte par ces multiples contradictions. Mais là, j'interprète encore… A moins que cela soit l'effet de l'alcool de prune d'un de nos personnages… Ou encore ce bourdonnement incessant des mouches, en fond sonore...
Bref, vous l'aurez compris, « New-Age » est une petite perle à ne pas mettre entre les mains de n'importe quels néophytes…
Voilà encore toute la beauté du cinéma indépendant ! Je suis allée voir un petit bijou... J'y ai vu un petit bijou.