Réunir une dizaine de réalisateurs différents, leur distribuer à tous un thème et une ville en commun, dans la mouvance de « Paris je t'aime », tout en gardant la forme du court-métrage, certes, voilà encore une bonne idée. Mais encore faut-il faire attention à la difficile balance entre la réalisation d'un film, qui suppose de fait une certaine unité, et celle d'un amas confus d'histoires vraisemblables ou non, de qualité ou non, qu'une heure et demi sur youtube nous offre sans avoir à nous traîner jusqu'au cinéma.
Le choix de l'unité, car l'on peut aussi imaginer le projet prenant la forme d'une sorte de mini festival, étant fait, pourquoi un résultat aussi décevant ?
Paradoxalement, il faut en convenir, « New York, I love you » devait former un tout cohérent, dès lors que le thème de l'amour était accolé à celui d'une lecture des diverses vies composants l'âme de New-York, alors que « Paris je t'aime » laissait un panel de thèmes illimité. Aucune histoire ne feint seulement de respecter le mot d'ordre, mais la légèreté éreintante de chaque petite histoire ne touche pas.
Fait rire, certes, mais l'on ne nous donne pas ce que nous étions venu chercher.
Enumération de sketchs plus ou moins drôles, de bonnes idées au milieu de médiocres et volatiles, on assiste sûrement pas à un film, l'amour n'étant qu'une toile de fond là ou devait l'être New-York. Il faudrait alors critiquer chaque séquence à part, comme l'on peut regarder le film en décidant de s'assoupir pendant un séquence, ou jouer au solitaire pendant une autre. Cependant, certaines valent réellement le coup, des idées sont prenantes et amusantes, des dialogues sont aiguisés et fins. Il faudra cependant se débattre dans cette confusion générale, pour chacun y trouver ce qui pourra bien nous toucher, ou du moins nous faire rire.