Je ne suis pas du genre à défendre le cinéma hexagonal tellement que j'ai connu des adaptations cinématographiques désastreuses comme les derniers films d'Astérix où l'impardonnable vision Spirou & Fantasio mais, on peut toujours espérer voir des miracles et cette nouvelle adaptation Nicky Larson en fait partie de ces miracles. Comme tout le monde, il est vrai que Philippe Lacheau et le reste de la bande à Fifi ne m'ont pas trop inspiré confiance, je les ai seulement vus dans le long-métrage Alibi.com et franchement, c'était de l'humour français bête, indolore et qui ne rivalise en aucun celui des années 80 avec des artistes au top de leurs performances comme Louis de Funès.
Concernant le détective nippon privé Nicky Larson, je connaissais un peu ce personnage, j'ai vu quelques dessins animés et la version avec Jackie Chan, c'était plus ou moins bien mais ça manquait de sérieux dans l'ensemble. Ayant remarqué que cette version serait soutenue par les studios Sony, j'espérais grandement que le réalisateur & acteur Philippe Lacheau n'allait pas tout foutre en l'air comme Alexandre Coffre l'a fait inconsciemment avec Spirou & Fantasio.
Je me suis lancé au visionnage de cette production avec une confiance assez limitée mais j'ai toujours voulu avoir mon propre avis. Verdict ! Ce film a été une surprenante révélation inattendue, même si l'univers ne se déroule pas dans un territoire asiatique, tout le reste m'a semblé correct et respecté, j'ai même quelques copains asiatiques qui ont déclaré que c'est la plus réussite des adaptations cinématographiques de Nicky Larson. Sans avoir les moyens financiers des studios américains, ni même les moyens technologiques, Philippe Lacheau a effectué un travail à la fois exemplaire et acceptable. Certes, on bouffe inlassablement un humour qui ne marche pas à tous les coups, avec quelques gags assez ridicules mais toute de fois amusantes, j'ai pu prendre un vif plaisir pendant le visionnage.
Commençons par le plus important, à savoir la représentation du fameux détective Nicky Larson. L’acteur et réalisateur Philippe Lacheau s’est bien donné les moyens pour reprendre tout ce qui est typique de la série des dessins animés et du manga écrit par Tsukasa Hōjō. C’était un de ses rêves d’enfance, il ne voulait absolument pas décevoir le club Dorothée et commettre un résultat aussi désastreux que celui du Dragonball Évolution sorti en 2009. Au moins, le projet a été confié par un artiste qui ne voulait pas connaître l’échec.
Ayant teint ses cheveux en noir, ayant développé une masse musculaire raisonnable, ayant bien respecté la tenue vestimentaire du détective, tireur professionnel, coureur de jupons invétéré, Philippe Lacheau a très bien repris au pied de la lettre le protagoniste bagarreur drôle et brillant, le scénario est tout à fait conforme à mes attentes. L’idée même de détourner la passion des femmes de notre héros par un amour inapproprié avec un autre homme par le biais d'un parfum hors-du-commun est une idée scénaristique tout à fait fabuleuse.
J’ai toujours apprécié ce genre détail qui peut apporter quelque chose de frais, d’innovateur et de nouveau dans un film, voire même dans les œuvres d'origine. Concernant le reste du casting, ce n’est pas trop mal. L’actrice Élodie Fontan joue une Laura intéressante et forte sympathique, elle se différencie de toutes les femmes vues dans le film avec son fort caractère et sa coiffure de garçon manqué. Kamel Guenfoud fait un très bon Mammouth bien menaçant.
Arben Bajraktaraj dessine un bon air de méchant qui m’a un peu fait penser à un des rôles joués par Dennis Hopper dans un bon film d’action, le boxeur Jérôme Le Banner manifeste une bonne présence de caïd et Didier Bourdon adopte une bonne allure d'hommes d'affaire avec son chapeau et son altitude bien posé. Un casting assez satisfaisant dans l’ensemble, les scènes d’action sont assez bien réglées et assez bien rythmées, on n’est pas à la qualité habituelle d’un film d’action américaine mais on n'en est pas loin.
Le metteur en scène s’est bien éclaté à incruster dans son film des images assez trashs et un nombre fantastique de références du dessin animé ou de la série, il en pleut autant qu’il en pleut des belles femmes. On compte aussi quelques trouvailles tout à fait acceptables comme l’utilisation d’un gros marteau de travaux par Laura quand il s’agit de coller une bonne raclée à Nicky ou la bagarre collective tournée en premier plan, avec la bande-son suprême de la série qui instaure une bonne ambiance joviale à cette séquence. Il est vrai qu’on compte quelques bêtises ahurissantes et des errances artistiques mais au moins, je peux considérer cette production comme un espoir du cinéma français, un peu comme la production Le Chant de loup l’était à sa sortie. 6/10
- Faut que tu retournes voir le psy !
- Quoi ! L’autre obsédé avec ses dessins pervers !