Hommage sincère d’un fan de la génération Club Dorothée

Nicky Larson, le héros de l'enfance de la génération Club Dorothée, animé Japonais mettant en scène un détective chargé de résoudre des affaires dangereuses et assisté de Laura, sœur de son défunt partenaire s'apprête à faire son grand retour mais sous une autre forme. Exit le dessin animé, après la version de Jackie Chan, une nouvelle adaptation live voit le jour et elle sort cette semaine. Problème, c’est le français Philippe Lacheau qui s’en occupe…


Philippe Lacheau a-t-il détruit l’enfance de la génération Club Dorothée ?


Cette fois, ni les Américains, ni les Japonais ne sont responsable de cette adaptation. On ne l’avait pas vu venir, ce sont les Français, plus précisément Philippe Lacheau, réalisateur/acteur/scénariste des Babysitting, Epouses-moi mon pote et Alibi.com, né à l'époque du Club Dorothée, fan de l’émission et surtout fan de Nicky Larson qui va devoir s’atteler à cette lourde tâche : porter à l’écran un manga en version live. Certains connaissent l’humour de l’acteur, d’autres pas. Humour lourd, facile et répétitif, vulgarité, il y avait de quoi s’inquiéter pour l’adaptation de Nicky Larson.


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Je faisais parti des septiques voyant d’un très mauvais œil cette adaptation d’un classique du manga. Il faut dire que des acteurs français interprétant des héros d’un animé, ça passe déjà bien mal, pire que ces castings Japonais et SURTOUT américains des adaptations de manga (Dragon Ball Evolution, si tu m’écoutes). Dans les années 90, tout comme les Ranma ½, DBZ, Minipouss et Cosmocats, jamais je ne ratais un épisode de Nicky Larson. Le générique classe, l’animation, le héros cool mettant un peu mal à l’aise (pour un gosse de 6 ans) en le voyant entrer en transe chaque fois qu’il croisait le regard d’une jolie fille, les scènes d’action, le doublage hilarant des méchants, la relation Nicky/Laura, ce colosse quasi muet de Mammouth (qui en perd sa moumoute). Bref, tu voulais de l’enquête policière mélangeant humour, glamour et action bad ass, tu étais servi.


Non, Philippe Lacheau n’a pas détruit ton enfance, sinon, il aurait détruit la sienne. Contrairement à d’autres réalisateurs incapables de faire des recherches dans les œuvres originales auxquelles ils sont attaché, Lacheau, il est à notre niveau, il a été, il est fan, il connait les codes, l’ambiance et l’âme de Nicky Larson. Il ne fera donc pas d’erreurs de ce coté et ce, malgré le fait que la touche à la française soit omniprésente. Scénaristiquement, ce film ressemble à un épisode HS bien qu’ayant un élément capital à l’origin story. Les nouveaux venus découvrant la franchise ne seront pas largués grâce à ses quelques flashbacks expliquant les grandes lignes de l’histoire originelle.


Inévitablement, l’univers de Nicky Larson se retrouve mélangé au style de la bande à Fifi. Là, Nicky Larson Le parfum de Cupidon s’en voit sévèrement en pâtir. Pendant plus d’une heure, l’interprétation des acteurs passe très mal tout comme la multitude de gags sous la ceinture gachant la majorité du film bardé cependant de bonnes intentions. Puis vint les dernières 25minutes relevant totalement le niveau très bas du film. Philippe Lacheau et ses compères, plus à l’aise, livrent une performance émouvante. Oui, émouvante. Mention à ce moment tragique mettant en scène Nicky et Laura. Elodie Fontan, dans cette seule et unique scène, elle a calmé les détracteurs.


Dans la chaleur, de la nuit, le mal est toujours puni


Oui, Nicky Larson a de nombreuses lacunes. On peut critiquer le jeu, le choix des acteurs et les gags foireux marchant une fois sur 5, on ne se doit pas de lui reprocher d’avoir été réalisé avec amour. Philippe Lacheau a puisé dans ses souvenirs d’enfants pour apporter à l’écran les aventures du héros de son enfance. Il est fan, et ça se ressent. Celles et ceux qui ont eu la même baby-sitter que lui, à savoir Dorothée, auront droit à tout un tas de références visuelles et auditives semées intelligemment à travers les 1h30 de film. L’enfant sommeillant en nous reprend possession de nos émotions.


Et les musiques ? Un bijou. On a des morceaux rappelant James Bond, des chansons de la culture pop, un morceau tragique rappelant un titre de Mission Impossible 2, et bien entendu, de l’ost de Nicky Larson.


Le choix de se glisser dans la peau du personnage était logique. Franchement, si vous aviez été à sa place, si vous aviez eu eu les moyens financiers, vous auriez vous aussi prit la décision d’interprété Nicky. Lacheau, c’est un fait « logique », Nicky Larson, il ne lui ressemble pas. Il va pourtant tout faire pour apporter de la crédibilité en bossant, en s’entrainant dur pour lui ressembler du mieux qu’il peut. Musculation, teinte des cheveux, apprentissage de maniement d’armes à feu et de combats au corps à corps.


Il s’en sort, comme Elodie Fontan dans la peau d’une Laura garçon manqué, capable de virer hystérique, massue à la main pour cogner son partenaire. Une Laura plus vraie que nature. La personnalité de Nicky n’a pas été entachée. MAIS, subsistera à problème : Nicky fait plus obsédé mateur qu’obsédé aux mains baladeuses. Ca casse le mythe. On remercie l’affaire Weinstein !


Quant à tout ce qui fait l’âme de ce manga, rien n’a été oublié. Look des personnages, enquête policière bien menée, 357 magnum, cocktail XYZ, massue de Laura, corbeau passant dans le champ, Hélène Lamberti (Saeko Nogami en version originale, soit l’inspectrice de police bossant souvent avec Nicky), Austin mini rouge, Nicky obsédé, puéril mais sérieux et efficace lorsqu’il s’agit de faire son job, humour bon enfant et grimaces mi-asiatique/mi-français, ost héroïque/dramatique/humoristique, Nicky Larson Le parfum de Cupidon, le cahier des charges propre à l’univers, il l’a respecté.


En plus du fan service et ses caméos d’anthologie (le meilleur restera celui de Dorothée, cours, émouvant), de la bonne exploitation de ce concept d’élixir d’amour (qui m’a rappelé un épisode de la série Lois et Clark), des twists qu’on n’avait pas vu venir, et du tournant radical que prend le film à quelques minutes de la fin, les scènes d’action seront l’une des plus belles réussites de l’œuvre. Je repense à cette séquence de shoot en vue à la première personne située dans une décharge sous un thème connu des fans de Nicky Larson. Allez trouver un film français osant défier les films d’action américain. Chorégraphies et gun fight maitrisés, bad ass et crédibles, effets spéciaux réussis. Seul Nicky Larson et le parfum de cupidon a visiblement réussi son coup.



Heu Ranma excuses moi ? 1 demi s’il te plaît.



Au final, que vous connaissiez ou non l’univers de Nicky Larson, Philippe Lacheau, passionné jusqu’au bout, a fait le travail de manière juste et humble. Du moins sur le plan esthétique. On lui reprochera simplement d’avoir mis, lui et ses compères un peu trop de temps pour être à l’aise dans leur rôle respectif et truffé le film de gags potaches souvent foireux (plan zigounettes et nichons inclus). Heureusement, le respect de l’œuvre originale, le fan service, les musiques, les scènes d’action et les 25 dernières minutes nous font complètement repenser notre jugement. Le voyage plein de nostalgie, ne c’est pas passé comme je l’espérais, je remercie tout de même Philippe Lacheau de m’avoir fait replonger dans l’univers de l’un des héros de mon enfance. Il fallait du courage pour adapter sur grand écran un manga si culte sans le dénaturer. Pour ça, respect.

Jay77
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le 6 févr. 2019

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