Nicky Larson adapté par Philippe Lacheau… Hmm, j'émets des doutes bien que j’aime encore le bonhomme qui a le mérite de tourner avec son crew (ce qui malheureusement ici joue en sa défaveur) et qui a déjà accouché de comédies allant de la très bonne surprise sympathique (Babysitting) au synopsis intéressant mais se plantant complètement (Alibi.com). Il essaie réellement de moderniser la comédie française et ça, c’est un plus. Je sentais donc que ça n’allait pas être brillant mais je donnais une chance à un animé de mon enfance. City Hunter n’était clairement pas mon dessin animé favori du club Dorothée mais cela restait un moment plaisant. J’étais donc prêt à voir une œuvre iconique se faire dénaturée à partir du moment où cela restait divertissant et bien foutu.
Le pari est à moitié réussi. C’était divertissant et on ne peut pas dire que ce n’est pas bien foutu. Mon problème ? L’humour pipi caca lourd n’est pas mon fort et la bande à Fifi n’est pas crédible donnant un ton cosplay au tout. Parce que oui, Nicky Larson, c’est de l’humour déjanté plus qu’à la limite de la parodie saupoudré de perversion mais c’est aussi des histoires dramatiques avec un personnage plus que badass. Ce savant équilibre rendait la formule magique mais ici, cet équilibre est inexistant.
Philippe grimé en Nicky n’est guère convaincant à mon sens. La présence de Didier Bourdon n’apporte rien de bon au casting.
Mr. Larson, c’est vrai ce que l’on dit sur vous ? Vous ne craignez personne ?
Et il n’est pas particulièrement crédible en tant que Main Noire, vilain ultime…
Et je ne parle même pas de Pamela Anderson en tant que Jessica Fox venue certainement prendre son chèque et basta… Mammouth est quant à lui bien fait (tant qu’il ne l’ouvre pas) mais son rôle n’est pas réellement exploité. La seule qui tire réellement son épingle du chapeau est la toujours très jolie Elodie Fontan interprétant Laura qui colle parfaitement au personnage.
Alors tout n’est pas à jeter dans cette version. Il y a des chouettes références au club Dorothée (qui fait même une apparition) et des jolis jeux de mots évoquant les animés de notre enfance, certaines scènes d’action sont plutôt bonnes, des effets d’image assez sympa comme la ville virtuellement modélisée ou la balle tirée avec City Hunter gravé à l’arrière, etc. Certes, tout cela constituait des éléments forts sympathiques démontrant que Lacheau y a mis son âme et que ça lui tenait à cœur ! Même le script en soi était intéressant :
Un composé chimique servant de filtre d’amour et rendant les personnes instantanément ivres du porteur
Nicky, pervers notoire, obsédé et fantasmant sur un homme bedonnant dû au sérum
Course-poursuite contre la montre
Hélène, je m’appelle Hélène.
Mais le problème, c’est que tout cela est noyé au travers de personnages peu crédibles ne jouant pas bien. Du coup au lieu de donner un sens à tout cela, cela donne juste l’impression de mimiquer certains passages de l’animé. Le ton du film se perd entre la parodie pure et le film d’action sérieux. Cette double tonalité pourrait être plaisante si elle était interprétée correctement par des acteurs à l’aise dans les deux registres. Mais malheureusement on n’y est pas… Et quand le tout est saupoudré d’humour parfois bien lourd, cela tend encore à plonger le projet vers le bas. (Et surtout pas de blague sur les hommes de main qui parlaient comme des bolosses en criant « c’est Mr. Larson ! » à prononcer comme lard-çon et non comme Lère-sonne, alors que c’était la marque de fabrique de Nicky Larson à la française.) On peut également reprocher certains effets et décors qui font un peu cheap (faute de budget, je présume).
PS : Le gars a littéralement des couilles en main pendant le film, c'était l'occasion de glisser une punchline sur Dragon Ball, non?
Bref, si cette adaptation a néanmoins montré un certain potentiel avec de nombreux éléments sympas, le casting peu crédible et l’action pas toujours bien calibrée ainsi qu’un humour bien lourd et quelques effets cheaps empêcheront la comédie de s’élever au rang de bon souvenir. Divertissant, on ne s’y ennuie donc pas, mais néanmoins à conseiller qu’à la génération club Dorothée en manque de nostalgie…