Avant de commencer, j'aimerai fixer une chose. Je suis comme beaucoup un produit des annees 90. J'ai grandis avec le fameux club Do et la culture "manga" qui en a emane. Cependant je n'en
idolatre ni les doublages, ni les censures excessives, ni les generiques d'un mauvais gout drastique qui en ont derive. Non, Dorothe n'a pas ete comme pour certains comme une seconde maman et oui, quand j'ai decouvert la VO, je me suis dit qu'on s'etait quand meme bien payes nos tronches en couches culottes. Cela etant dit, je vais pouvoir parler du film avec un detachement nostalgique le plus total et en ne sachant rien sur le cinema de ceux que l'on nomme La bande a Fifi car vivant dans un pays ou des films comme Alibi.com ne nous parvienne pas.
Le moins que je puisse dire c'est qu'en sortant de mon visionnage de Nicky Larson et le parfum de Cupidon, j'etais sincerement epprouve. Entendons nous bien. Le film est relativement solide d'un point de vue technique. Les effets ne sont jamais mal fait. L'eclairage et le cadrage sont a la hauteur de la production et les acteurs ne jouent pas mal en eux meme, sans pour autant avoir de quoi donner une performance non plus.
Le probleme se situe principalement au niveau de l'ecriture. Le scenario est digne d'un episode de totally spies. L'humour est au niveau d'un enfant au college a base de "toucher un zizi, c'est caca", de "c'est celui qui dit qui est" et de "les pd, c'est quand meme degueu hein". Je suis pas de ceux qui defende une quelquonque cause et j'aime rire de tout. C'est le traitement de cet humour qui me derange. Certains gags font mouche mais en deux heures, ce fut laborieux. L'humour vient qui plus est souvent parasiter les rares moments de tension et de drame que le film possede et qui auraient pu me donner un semblant d'emotion. Les clins d'oeuils sont pour la plupart tres putassiers et sont present uniquement pour draguer une fanbase ce que je trouve autement detestable. La realisation est en roue libre ce qui donne certains plans marquants mais sans fond ni justification. Le plan ou l'on suit une balle, je veux bien meme si c'est le 357 eme du genre et que certains films l'exploitent a sa juste valeur (Lord of war, oui, c'est toi que je vise). En revenche, le coup du plan en vue subjective entre coupe qui plus est de d'autres plan sur des personnages annexes, j'ai sincerement pas compris. En plus de n'avoir aucune signification en terme de mise en scene autre que "c'est cool, frere", ca cree pour moi une saute dans la mise en scene qui etait jusque la ultra convenu, pour le redevenir d'ailleurs 5 min apres. Les sequences de ralentis egalements sont relativement mal gere et ne servent qu'a etre des effets de "cool" dans une mise en scene au global s'abstenant de toute reflexion. Alors oui, c'est une comedie et on ne s'attend pas pas a une reflexion pousse mais quand meme. Je me permet de le dire, tout est bas de plafond. Mention speciale aux deux personnages de Pancho et Mr Skippy, qui en plus de pouvoir se targuer de tutoyer le niveau "Kev Adams de l'humour" sont completement artificiels et rajoutes au forceps dans l'intrigue pour des raisons de copinage.
Maintenant,je voudrais emprunter le chemin hasardeux de la comparaison avec le materiau d'origine. L'humour bien que potache y est beaucoup moins present et plus sobre. Les lieux sont pour beaucoup dans le signifiant de l'oeuvre et la magie de Shinjuku, de nuit joue beaucoup dans l'atmosphere, l'ambiance, le ressenti sur le spectateur. Le dessin permet egalement d'accentuer les expressions des personnages et de te faire ressentir les passages comiques ou serieux et la bascule drastique entre les deux avec beaucoup plus d'intensite. Ryosaeba suinte la classe sans avoir besoin de s'habiller en GI Joe pour ca. Un regard, une posture, un tir ou encore partant de dos dans la nuit, sur fond de "Get wild" dans l'anime. Il n'est pas un bouffon qui fait de la leche a Didier Bourdon. Il est le city hunter erant dans un monde cruel, tantant de faire des blagues potaches pour se decomplexer.
Outrancier, Irreflechi et sans fond, Nicky Larson est un rattage de la pire espece, de ceux qui tentent de coller au plus pres du materiau d'origine sans en etre capable de reproduire la subtilite et l'alchimie devenant un film d'une lourdeur handicapante, d'avantage dans la veine da ce que semble produire le cinema comique francais de ces dix dernieres annees que de la sensibilite japonaise d'un auteur comme Tsukasa Hojo. Il echoue non seulement a etre une adaptation conveanble mais egalement a etre un film agreable. Je n'etais peut etre pas le public vise tout simplement. RIP