Poisseux. C'est le terme qui convient le mieux à ce film brésilien qui hésite entre le thriller et la chronique d'une plongée dans la folie amorcée de puis l'enfance de l'héroïne. C'est noir, très très noir, imprégné d'une inquiétude et d'une horreur à fleur de peau, celle de ne pas savoir où dormir, de ne pas avoir de quoi manger, et d'être à la merci de l'être humain le plus hideux que la terre ait jamais porté.
Le film est véritablement porté par la prestation de Guta Stresser, véritable Giuletta Massina transposée dans un monde moderne encore plus atroce que celui de La Strada, version Lilith demi gothique plus que lunaire, dont le jeu est époustouflant autant que flippant. L'ambiance ressemble à celle d'un remix du Locataire par Dario Argento, qui aurait pour l'occasion décidé d'abandonner la couleur, soutenu par le pendant électro classique des Goblins.
Un film fantastique au sens premier du terme, envoutant et stressant, désorientant comme les divigations d'un schyzophrène, ruisselant de ce genre de cauchemar qui continue à vous nouer le bide bien après s'être terminé.