Un autographe en guise d'au revoir. Ce sont les messages d'un prédicateur avant de partir vers d'autres royaumes, ce sont les dernières couleurs brillantes, qui vacillent comme un regard qui te demande ou as-tu dormi la nuit dernière ? C'est l'âme et l'esprit sur une guitare, ramifié entre l'indicible et ce qui se sent, se touche, se ressent. Il n'est plus question d'apprenti indolore, mais de douleur pour créer un instant de contemplation, de beauté simple. La couleur blonde se mêle aux lumières qui ne s'en vont jamais, et derrière, la batterie se recharge sans cesse, avec un rythme insondable. C'est le cor d'un préambule à des mystères errants dans des couloirs vers La Fin , vers un Paradis. Extatique, extase. Les instruments ne sont pas branchés, et les guitares accordées. Le public n'est plus qu'un phare au bout du monde, un homme qui vend le monde. Celui qui se perd et perd, se recherche et se retrouve comme un être sentant un esprit de jeunesse. Après avoir surmonté les "qu'en-dira-t-on" des "n'y pense pas" c'est là qu'on peut devenir qui on veut, que les rues n'ont plus de noms et qu'on vient comme on est. Si on est hermétique aux rayons de soleil, les portes de l'Amour ne sont jamais forcément loin, et si on continue sur cette voie, des lacs de feu guideront les pas.
Ce n'est pas un live, c'est une élégie, une épiphanie des sons. C'est une guitare qui coulisse, des bâtons qui glissent, un hochement de tête, une passe de stylo et un regard perçant. C'est un violon qui résonne avec les cordes de l'Infini et des moments d'insouciance cristallisés.
Route sinueuse, tourments, torrents, fleuves, effluves, et c'est un cycle, un chant, un champ.