Comment raconter aujourd'hui les semaines précédant la destitution d'Augusto Pinochet ? C'est simple, en évoquant les dessous de la campagne politico-publicitaire des partisans du Non.
Filmé avec une caméra video pourrie des années 80, le film mêle intelligemment images d'archives et acteurs brillants, tout en se changeant progressivement en duel cérébral : qui vendra le mieux son petit mot ?
Loin de chercher à chanter les louanges de héros de l'ombre, le film montre comment la politique est devenu un produit à vendre, et en vient à dire que la victoire compte plus que l'honnêteté et la décence...
Ça devrait être choquant dans n'importe quel autre contexte, mais au regard de l'Histoire du Chili on ne peut que se réjouir des manipulations médiatiques géniales qu'on concocté les communicants.
Le film est truffé de scènes de dialogues s'étalant sur une journée entière et parvient par le montage à illustrer des dizaines de petites ellipses sans perdre en clarté ni sembler redondant. Du travail d'orfèvre-équilibriste qui fait mouche à chaque fois !
On notera également un travail affolant de reconstitution qui, jumelé à la texture des vieilles caméras, plonge le spectateur au cœur des années 80. La seule façon de mieux faire serait de contacter Emmett Brown.