Le film travaille une esthétique explicitement télévisuelle et documentaire avec ces mouvements de caméra imparfaits, en caméra épaule, libre.
Il reprend les codes du cinéma moderne en particulier ceux de la nouvelle vague avec des dialogues comprenant des changements d'espaces soudain, des ellipses, tout en ayant une continuité sonore.
Le film se revendique donc d'être dans la continuité de ce cinéma moderne politiquement engagé, qui questionnait frontalement le médium (on pense évidemment à Godard).
Télévision qui occupe un rôle primordial dans le film puisque c'est à travers elle que se déroule la campagne et toute la réflexion du film. Le film, avec cette esthétique télévisuelle omniprésente, vient inviter le spectateur à penser les images qu'il reçoit et à prendre du recul sur celles-ci.
C'est une critique de la propagande qui montre comment les méthodes de la publicité peuvent influencer des décisions plus qu'importantes.
La toute puissance des images en dépit du fond, un duel d'images ayant pour enjeu le destin de tout un pays.
Le film critique aussi la non hiérarchisation dans nos médias actuels, en montrant que cette campagne est pour les publicitaires traitée de la même façon qu'une commande de publicité pour une nouvelle série bateau.
Un film passionnant qui interroge l'audiovisuel et son appropriation par les pouvoirs politiques, particulièrement résonnant en cette année de campagne.