Bon alors, faites des photos, des captures d’écran, sauvegardez dans le cloud, entourez la date dans votre agenda, envoyez un mail à BFMTV ; j’ai mis la moyenne à un film de Michael Benjamin Bay, né un 17 février 1965.

Oui, celui là même.

Je vais faire court, parce que j’ai aussi un peu honte.

Voilà, je pense sincèrement que Bay a signé là son premier film. J’ai écrit film. Oui. Pas montage hystérique chronométré de compositings recyclés avec patriotisme frontal et lens flare léchés à la bave d’adolescent onanique recoltée sur les bords d’un poster de Miley Sirus en short court à poches longues.

Pourtant, c’est ultra esthétisé dans le genre de ce que le bonhomme, amoureux de la patte Adobe en matière d’image, a su nous chier à la gueule si souvent. Oui mais c’est Miami, alors les couleurs flashy, les blancs cramés, les lens flares ça colle. Ça colle parce que pour une fois Bay s’appuie sur une histoire vraie, aussi morbide que loufoque, et en tire toute la substance satirique et burlesque au travers de ses canons visuels et narratifs.

C’est fou, c’est ahurissant. Et pour une fois pour un Bay c’est une bonne chose.

En même temps, paie ton concept : une bande de bodybuilders menée par un psychopathe adepte du manifest destiny qui monte un coup à base d’enlèvement, d’extorsion et de meurtres, c’est pas banal.

Ça marche parce que le « réalisateur » des Transformers coupe moins mais gagne en dynamisme, multiplie les angles, les focales, les procédés et les prises de vue (grand angle, embarqué, travelling, fixe, épaule, steady etc). Et même que certains plans dépassent les 2 secondes…fou !

Ça marche parce que le ton comique est plutôt régulier et maintenu à un niveau salvateur par rapport au traitement. C’est parfois crétin (mais tiré de situations véridiques à peine croyables) mais on est loin des bouffonneries de Turturro ou Malkovitch sur la saga financée par Hasbro.

Ça marche parce que les personnages sont bigger than life, que pour une fois Wahlberg a l’air réveillé (ou vivant), qu’on découvre chez Dwayne Johnson un potentiel comique insoupçonné, que la galerie de personnages est haute en couleur, qu’on adore détester Tony Shalhoub, que Ken Jeong fait coucou, et puis bordel parce que mais quelle histoire de lose.

Ça foire, ça fail grave. Et quand on voit les tronches de consanguins des vrais protagonistes dans le générique de fin, on n'a pas de mal à imaginer pourquoi.

D’un autre côté, Bay signe encore un truc trop gros pour son bien. Trop long, pas assez fin (quelle surprise), sponsorisé et, paradoxalement, trop stylisé. Comme si Harmony Korine avait voulu faire le transformiste.


(Voilà Duffman, spéciale dédicace)


P.S : un clin d'oeil à une série connue s'est glissé dans le titre.

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le 3 sept. 2014

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real_folk_blues

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