Le film que personne ne voulait voir

Un groupe d'adolescents plus caricaturaux les uns que les autres se retrouvent dans une colonie de vacances qui a pour but de les "sevrer" des technologies, un bon prétexte pour que nos protagonistes n'aient pas de moyens d'appeler les secours. Sans aucune raison réellement valable notre groupe de presque 40 adolescents passe à 5 car c'est bien connu la colo c'est plus cool à 5 qu'à 40 en s'isolant au fond du bois. Qui avons nous dans ce fameux groupe ?
- Le Geek ultime vu par la télé, l'adolescent en surpoids à lunette avec son super T-shirt de GamERz qui parle que de références pop et de jeux vidéos qui se la jouera paranoïaque.
- La protagoniste sur qui on ne sait pas grand chose à part qu'elle a un "background" elle a vécu des choses, elle est trop dark, normal c'est l'héroïne.
- Une minorité, bah oui c'est un film Netflix il en faut (ne vous inquiétez pas il est juste la pour la présence)
- Le BG à gros bras qui fait le kek
- et pour finir la bimbo, la fille blonde qui se la joue et saute sur tout le monde

Vous l'aurez compris nous sommes face au renouveau du Slasher. Bien évidement que non. Le film regroupe donc tous les points du slasher typique avec ses personnages caricaturaux au possible et son histoire qu'on a déjà vu 100 fois. Bien évidemment dans un bon slasher ça ne pose pas trop de soucis quand cela est bien maîtrisé mais contrairement à des films comme la Cabane dans les bois où on s'appui sur ces codes pour prendre à revers le spectateur et nous surprendre, ici, tout sera prévisible avant chaque scène. Dans ce film qui se veut comme le fils indigne d'un Vendredi 13, d'une Coline à des yeux ou encore un Détour mortel il les insulte plus que ce qu'il leurs rend hommage.
Les personnages ne sont pas attachants, la simple conséquence d'un clair manque d'introduction des personnages, on a quasiment pas non plus de développement de ces derniers mis à part quelques flashbacks sur l'héroïne dont on se fiche royalement car on la connaît son histoire. Les dialogues ne mènent nul part, ils n'ont ni fond ni forme mais seulement un ramassis d'inutilité et de cliché. Certains d'entre eux n'apportent absolument rien à l'intrigue on se demande même pourquoi ils sont encore dans le rendu final du film ? De plus, les personnages principaux prennent des décisions qu'on a pas vu dans beaucoup de films mis à part dans Phénomènes. D'autres personnages très très secondaires sont présent mais n'apportent rien non plus à l'intrigue (déjà qu'il n'y en a pas beaucoup), on a plus la sensation de perdre notre temps et de couper le rythme de la trame principale.
La mise en scène est catastrophique, la photographie également on a 2 plans au drone de tout le film qui se battent en duel, la caméra ne montre rien de ce qu'il passe (c'est sensé être un film -18 selon Netflix) mais la caméra se tourne dès qu'il se passe quelque chose c'est comme si on regardait un vendredi 13 tout public, tout le charme disparaît. Les morts n'ont pas d'impact, non seulement car on ne s'est pas attaché aux personnages mais certaines morts sont hors caméra (y'a que 5 personnages mais on ne nous montre presque pas les morts !?), c'est dommage quand on parle d'un slasher. On a tout de même 2-3 scènes où le réal s'est tapé un délire de mouvement de caméra mais malheureusement ça n'a pas vraiment sa place dans ces scènes et sont plutôt vomitives (je pense en particulier à la caméra qui tourne autour du personnage sans s'arrêter).

C'est dommage car l'intention était bonne de la part de Netflix de financer un petit film d'horreur par un réalisateur polonais mais on n'aurait vraiment aimé ne pas voir ce film.
C'est encore plus dommage car quand on voit les maquillages des monstres et certains effets pratiques on pourrait se dire que le film peut être de bonne qualité et avoir des scènes fortes mais malheureusement on est bien face à un gentil film Netflix qui veut faire dans l'horreur sans faire d'horreur en ne montrant rien, en voulant passer des messages inutiles et caricaturaux en faisant honte aux slashers qui méritaient mieux que ça.