Quelques spoilers
Au visionnage des trente premières minutes de cette production indépendante, on pouvait facilement craindre d'être de nouveau devant un mauvais film d'horreur formaté et déjà vu 100 fois : le groupe de jeunes isolé dans une maison avec tous ses clichés (le sportif, la bimbo, la réservée, le pervers....), la partie de ouija qui tourne mal, les phénomènes surnaturels qui commencent à se produire dans la maison... Et au final, quand on a compris tous les tenants et aboutissants du film et vu son dénouement, on se rend compte qu'on était effectivement, dans quelque chose de très classique. Le film arrive cependant à développer sa propre identité et une ambiance particulière, et c'est justement ce qui, sans en faire un chef d'oeuvre, le fait surnager au milieu de la masse.
Le scénario prend son temps pour poser les bases et introduire ses personnages. Certains vivront sans doute ça comme de la lenteur et de l'ennui mais j'ai au contraire apprécié, parce que tout n'est pas révélé immédiatement et j'ai eu le temps d’échafauder pas mal de scénarios sur ce qui allait mal tourner. On ressent que tous les personnages sont louches à des degrés différents et on s'interroge pas mal sur d'où et quand va venir la menace. Il n'y a clairement pas énormément d'argent derrière et ça se ressent sur la variété et la fréquence des effets spéciaux, mais malgré ça, entre le jeu d'acteur, le maquillage, la façon de filmer, le film arrive quand même a instaurer une ambiance pesante voire oppressante par moments.
Le soufflé est un peu retombé vers la fin du film qui, comme je le disais, est finalement très classique, et j'ai été un peu déçu de ne pas avoir quelque chose de plus inattendu, la partie la plus appréciable étant celle où l'on demeure dans le flou. Il y a d'ailleurs un autre aspect scénaristique qui est introduit pour tenter de différencier le film encore davantage (des temporalités différentes dans lesquelles évoluent les personnages), mais ça m'a paru une façon très artificielle et un peu grossière d'essayer de donner un peu plus d'épaisseur au film.
En conclusion, pour moi qui fuit habituellement simplement en lisant leur synopsis les histoires d'ado/ouija/possessions démoniaques parce qu'il y en a eu trop et surtout sans aucune identité juste pour exploiter un filon, j'ai trouvé que ce Nocturne était un moment plaisant qui arrivait à se démarquer au milieu d'une production horrifique généralement médiocre et stéréotypée, sans pour autant être grandiose.