L'histoire officielle a retenu que Rosa Parks fût la première femme noire américaine à transgresser unes des nombreuses lois raciales pendant la Grande Ségrégation relative aux transports. Elle fût celle qui osa répondre à un homme blanc qui lui ordonnait sans sommation de lui laisser sa place, et en tira une reconnaissance éternelle de toute sa communauté et au dela.
Tania de Montaigne rappelle fort à propos que la vérité derrière cette iconique légende fût beaucoup moins évidente et qu'il y eut une précurseur pour qui la nécessité vitale de la lutte sonna comme un précédent inaliénable très chèrement payé. Clodette Colvin était trop noire pour être considérée et son parcours émaillé de telles brisures qu'elle en fût radicalement rayée des livres de la Grande Histoire américaine.
Dans une mise en scène sobre et épurée rendant le plus beau des hommages à cette pionnière interviennent quelques unes des plus célèbres figures intellectuelles et culturelles de l'époque.
Le révérend King qui n'était alors pas encore le majestueux Pasteur emancipateur fait ses premières armes de tribun, tandis que Billie Holliday entonne son plus fastueux chant du cygne Strange Fruit pour déterrer les âmes pendues aux arbres.
On y revere alors le grand singe clownesque censé incarner le fantasme blanc du moins que rien, figure de proue malheureuse de la négritude qu'on ne nommait pas encore ainsi en ce temps immémorial. Sans oublier le rôle prépondérant du cinéma hollywoodien qui surjouera jusqu'à plus soif cette stupide bonhomie du grand échalas fort et joyeux. Un certain vent emporté y tiendra une bonne place, réfuté avec conviction par un émigré juif allemand américanise par le succès du nom de Douglas Sirk. The Immiation Life ou le francisé Mirage de la vie étant l'un des rares contre exemples de son époque.