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Premier film du cinéaste marginal Quentin Dupieux, "Nonfilm" est une entrée en matière d'un genre exclusif, celui de l'apologie de l'absurde et du non sens, qui sera la marque de fabrique du...
le 1 sept. 2014
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Quentin Dupieux utilise et travaille beaucoup un humour de la distanciation, et à mon sens, dans certains de ces films, il franchit encore une étape supplémentaire et pose délibérément, effrontément une question fondamentale à son propre film : "y'a-t-il une histoire pour mon film ?"
Authentique objet d'art contemporain, tout l'art de Dupieux se situe dans cette capacité à distancier son regard par rapport à son oeuvre et par rapport au spectateur. Il s'ensuit un discours déroutant et bercé d'ambivalence où le spectateur ne sait jamais si c'est l'histoire ou si c'est un ré-arrangement de l'histoire qui se déroule. Il y a ici une volonté déconcertante de tuer le film pour entrer dans un grossier paradoxe, de faire du rien puis d'amasser malgré le néant des poussières cosmiques, une volonté de perdre aussi le spectateur, de le déboussoler pour mieux briser encore les codes de la narration traditionnelle.
Chaque strate de ce qui constitue le film est dénaturé, déconstruit sauf certains éléments phares : il y a un début et une fin - en point d'interrogation d'ailleurs.
C'est aussi l'un des films les plus distanciés que je connaisse.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste La distanciation transsubstantielle mirifique
Créée
le 1 févr. 2016
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