Tout comme ses contemporains Anton Corbijn (Control) et Sam Taylor-Johnson (Nowhere Boy), Constantine est passée naturellement de la photographique à la réalisation, et tout comme ces mêmes réalisateurs elle a choisi de créer une histoire gravitant autour d'une ère musicale de la scène pop anglaise. Constantine a décidé d'écrire une histoire d'amitié relativement traditionnelle en se concentrant sur l'obsession des personnages pour une certaine musique et le côté obscur d'un genre aujourd’hui mythifié.
Ce qui différencie le film du travail des autres réalisateurs est certainement l'attention portée aux détails. Une simple lecture du générique permet de constater les efforts consentis pour créer une reconstitution authentique de la scène 'northern soul', de la musique au mode vestimentaire. Les chaussures comme les habits proviennent des fabricants de l'époque et des professeurs de danse ont été engagés. Le film reflète parfaitement la rigueur de l'Angleterre des années 1970, juste avant l'arrivée du punk. Le jeu d'acteur est plutôt bon et les cameos de Coogan et Tomlinson sont sympathiques.
Toutefois, le rythme de la narration est assez inégal et les personnages ont peu voire pas de profondeur car il leur manque un passé, une histoire. Le scénario est très prévisible rend l'histoire globalement terne. Dommage.
Au final, le film rate le coche. Si la musique et la reconstitution sont admirables, le reste est bien trop classique, parfois même insipide, pour véritablement retenir notre attention.