Cygne contradictoire
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le 25 août 2019
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Cela faisait 5 ans que Ralph Fiennes n’était pas passé derrière la caméra, mais c’est désormais chose faite avec sa dernière réalisation : « The White Crow ».
Pour son nouveau film, celui qui est notamment connu pour son rôle de Lord Voldemort dans la saga Harry Potter a choisi une histoire vraie d’un danseur de ballet russe, Rudolf Nureev. C’est une véritable collaboration franco-russe puis franco-serbes (les russes ayant lâchés la production du film pour des raisons politiques) le tout dirigé par une équipe anglaise pour nous offrir une oeuvre cinématographie basée sur la biographie écrite par Julie Kavanagh.
Les images sont belles, le film se déroule devant nos yeux comme une danse qui va d’avant en arrière, mais qui malheureusement se heurte aux limites du cinéma. On est très vite perdu, plusieurs temporalités se mélangent dont deux assez proches pour difficilement comprendre le changement. Le choix de mélanger la jeunesse du danseur avec les actes les plus récents n’était pas inintéressant, un effet miroir qui nous offre de véritables moments d’émotions. Le film pâtit donc de son côté « fouillis », un déséquilibre qu’on retrouve également dans la façon de filmer.
Ralph Fiennes a fait le choix de tourner son film avec une pellicule 16mm pour un grain particulier qui ajoute un charme certain aux images. Nous avons des plans magnifiques, ce qui rend d’autant plus rageant l’amateurisme de certaines scènes au début du film, dans un bar parisien où on pourrait croire que la scène a été tournée avec un iPhone. Forte heureusement, ce défaut visuel ne réapparait plus du tout le reste du film et permet de vite l’oublier. Les couleurs sont belles, les décors sont impressionnants comme cette reconstitution de l’aéroport du Bourget et le jeu des acteurs est bon.
Pourtant, à part Ralph Fiennes ou encore Adèle Exarchopoulos, le casting est constitué quasiment que d’inconnus pour une immersion encore plus totale. Le rôle titre est détenu par le danseur russe Oleg Ivenko qui nous livre une prestation incroyable tant par les émotions qu’il transmet que par sa façon de danser, à noter sa ressemblance troublante avec le véritable Rudolf Nureev. Ralph Fiennes est à la réalisation mais joue également le professeur du danseur, son jeu n’est plus à prouver et il est encore une fois très bon ici.
Le scénario est signé David Hare qui fut fortement inspiré par le côté français de l’histoire, là où Ralph Fiennes était plus séduit par son côté russe. Quel plaisir d’observer les quais de la Seine, l’Opéra Garnier ou encore la Sainte-Chapelle mais aussi le Louvres dont l’oeuvre « La Radeau de la Méduse » marquera véritablement Rudolf Nureev. « The White Crow » est la passion entre différents arts, ce mariage de la sculpture avec la danse et la perfection des corps des danseurs.
On assiste à la vie torturée d’un personnage tout aussi torturé, entre bisexualité parfaitement représentée, opportunisme ou encore sacrifice lors d’une période de Guerre Froide qui mènera à l’exile du jeune danseur russe de son pays pour rester en France. Vous ressortirez de la salle avec une fougueuse envie de voir un ballet, prouvant alors la réussite du réalisateur à transmettre la passion animale de son protagoniste !
Créée
le 3 févr. 2019
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