Ayant à peu près vu tous les films traitant de la guerre du Vietnam, j’étais passé à côté de ce film de Randall Wallace (sans doute parce qu’il était au scénario de Pearl Harbor et que cela incitait donc à une extrême prudence).
D’abord, le contexte historique du film proposé est original, car il traite du tout début du conflit. Le film relate en effet la bataille de la Drang opposant l’armée américaine à l’armée populaire du Nord Vietnam, qui sera décisive pour la suite du conflit.
Les nord vietnamiens en tireront les enseignements et adapterons leur stratégie militaire à la guérilla. Ce qui est d’ailleurs un peu évoqué durant le film (passer rapidement en combat rapproché pour éviter l’artillerie, attendre la nuit pour se déplacer). Malheureusement trop peu de stratégie sera exposé pendant tout le long du film ce qui pourtant aurait été judicieux pour expliquer une bataille pourtant essentielle d’un côté comme de l’autre. Quand aux américains, cet affrontement est l’occasion de tester leur nouvelle stratégie consistant à l’utilisation massive des hélicoptères pour l’extraction et le ravitaillement, appuyé par des forces aériennes et de l’artillerie. Donc on a un contexte plaisant, ce qui est la moindre des choses étant une adaptation du livre du Lieutenant-colonel Moore incarné par Mel Gibson et du reporter de guerre Galoway incarné par l’efficace Barry Pepper.
Mais à un moment il faut regarder le film et là ça se complique. Les premières minutes nous montrent un combat entre soldats français et vietnamiens, se soldant par une déculottée des plus déshonorantes, mais on a l’habitude. Mais déjà quelque chose me pique les yeux, j’y reviendrais plus tard. Puis le film débute par une quarantaine de minutes rempli de patriotisme dégoulinant, de bondieuseries écœurantes, ponctués de dialogues simplistes, de personnages caricaturaux comme le sergent machin-chose joué par Sam Elliott ou le gentil soldat incarné par un Chris Klein qui nous montre pas grand-chose à part le fait que les pires acteurs peuvent passer « l’épreuve » du casting . Bref un début de film auquel je ne m’attendais pas avant que je me souvienne que Wallace avait travaillé avec Michael Bay (et merde !!!). Bref on assiste à des scènes d’anthologie, qui parle de l’ombre de la vallée de la mort puis les japonais, les juifs, c’est bien tant qu’il y a un drapeau américain qui flotte au dessus de leurs têtes, mais c’est quand même mieux d’avoir cinq gosses dans une bonne famille catho.



  • Extrait d'une conversation entre Papa Moore et sa fifille toute
    mignonne qui me donne envie de lui balancer du Napalm :
    • Dis papa c’est comment la guerre ?

    • La guerre c’est bien pour exploser ces putains de faces de citrons !!!

    • Papa ?

    • Heum, euhhh non la guerre c’est sale, ça tâche les vêtements !

    • Et la diplomatie ?

    • Hein quoi ? Bon euh, c’est l’heure de dormir !

    • Tu me rapporteras un balle de 7,62 en pendentif dis papa ?

    • Tu voudrais pas plutôt quelque chose de plus typique, un piège vietcong enduit d’excréments ?



Bon je m’égare un peu mais fallait vraiment s’accrocher pour aller au bout de cette première partie.
Bref la guerre est enfin déclarée et Mel Gibson s’en va au petit matin tout seul sans dire au revoir. Seriously ?
Direction la vallée de la ... Rhooo putain, voilà ce qui me piquait les yeux dès le début du film, ces cons là n’ont même pas cherché un lieu qui ressemble un tant soit peu à la flore sud- vietnamienne. Du camp de base au survol en hélicoptère jusqu’à la vallée de la Drang, rien n’évoque le Vietnam mais plutôt bah… les States ! (en fait la Géorgie) Et là je suis sorti du film pour ne plus jamais vraiment y revenir.


Juste un rappel :



  • Platoon, Philippines

  • Apocalypse Now, Philippines

  • Hamburger Hill, Philippines

  • Good Morning Vietnam,Thaïlande

  • Outrages, Thaïlande

  • Nous étions soldats, Géorgie, USA


Pour être honnête, Full Metal Jacket a été tourné dans la banlieue de Londres mais bon, c’est Kubrick !!!
Bon continuons et essayons de ne pas nous attarder sur les chênes, les tilleuls, les sous-bois immaculés et toute cette végétation luxuriante!
L’évocation proposée de cette bataille souffle à la fois le chaud et le froid. Les combats sont remarquablement filmés comme les ballets d’hélicoptères, les assauts plutôt propres et clairs, ce qui est plutôt rare. Par contre sur la situation réelle, on ne sait jamais trop où on en est parfois, les américains sont au bord de la défaite, puis dans la seconde qui suit, ils se reposent tranquillement au coin du feu pour évoquer des souvenirs de pêche à la mouche . On peut voir trois soldats résister à une trentaine de Viêt Cong, puis dans la scène suivante tout un peloton américain se faire laminer. On s'y perd un peu dans le rapport de force en présence. Les Viêt Cong, quant à eux sont toujours ceux qui courent bêtement vers les mitrailleuses qui font étrangement mouche à chaque fois. Le Viet Cong est comme ça. Il est chez lui, sagement planqué sous la montagne, connaissance du terrain extrême mais lorsqu’il entend une balle siffler, il ne peut pas résister, il se jette dessus !
Bon, dans la réalité de ce conflit, la plupart des VC ont été tués par les bombardements de B52s (Bififtitouze) mais ce n’est pas très glorifiant. Alors on y préfère les pilotes héroïques en rases mottes qui lâchent des bombes à 50 m du sol.
Puis on repart chez les familles où on voit un des aspects de la guerre, la réception du courrier chez les american wifes ce qui est plutôt une scène intéressante du film, mais qui s’avère maladroite car elle apparait comme en marge d’un film qui évoque tout autre chose. On a l’impression que le réalisateur se cherche tout au long du film, ne sachant pas quel est le propos final de son film, s’il y en a un (n’est pas Terence Malick qui veut !). Puis on repart au Vietnam. Puis on revient pour la même scène du « c’est pour qui le courrier ? » Madeleine Stowe ? Bah non on est pas trop con vu que le film est tiré du livre de son mari. Par contre on savait dès le début que le gentil chris klein était trop bon (trop con ?) pour faire cette putain de guerre ! Quand à madeleine stowe, bah on s’en contrefout car son rôle est inutile !
Bon on repart voir son mari Hal Moore, qui s’en sort pas si mal surtout qu’il est secondé par un sergent qui ne touche pas au fusil d’assaut, non car il est allergique au plastique des M16 (véridique !).
Je n’ai pas encore évoqué la présence de Barry Pepper éternel second rôle et qui incarne l’autre personnage clé de ce film qui est aussi le co-auteur du livre éponyme. Il était le seul reporter présent sur le terrain. Sa présence est un des éléments positifs de ce film, le personnage qu’il incarne étant de loin le plus intéressant et le plus humble à côté d’un Mel Gibson qui en fait beaucoup trop.
Le film se termine par une scène inventée de toutes pièces, où les américains, au bord de la rupture, vont être sauvés par un pilote d’hélicoptère (Greg Kinnear), symbole d’un patriotisme américain exacerbé qui triomphe toujours, une fin à la Pearl Harbor à tel point que j’ai bien cru que Michael Bay était aux commandes du film.
Bref un contexte historique intéressant confié au mauvais réalisateur !

NicolasLabbé1
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le 12 juin 2018

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Max Noodles

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