Mel Gibson est un brave père de famille à la tête d'une flopée de mioches catholiques (cinq pour être exact), et un brave lieutenant-colonel à la tête de quelques bataillons d'un total de 400 hommes. Ceux-là en revanche sont noirs, japonais, juifs, mais il les aime quand même, l'amour du drapeau prévalant (aah c'est beau). Il ne les abandonnera pas non plus dans la Vallée de l'Ombre de la Mort (sic) : il sera le premier à fouler son sol et le dernier à le quitter (gros plan sur ses grolles).
Le contexte : quatre cent hommes de l'US Army affrontent quatre milles hommes de l'Armée populaire vietnamienne dans les Hauts Plateaux du Vietnam du Sud, dans une vallée traversée par la Drang, le fleuve qui donne son nom à la bataille, l'une des premières significatives de la Guerre du Vietnam made in USA.
La première demi-heure, qui suit l'entrainement des soldats et la vie de famille de Gibson, est épouvantable : elle est pro-américaine et pro-christianisme.
Randall Wallace brouillera plus tard les cartes en plaçant le patriotisme au-dessus de la religion et en s'intéressant, subitement mais vainement, à un militaire du Viet-Cong (que Mel ne manquera de buter avant d'envoyer à sa femme son journal intime). Mieux, il introduira un civil dans la bataille, en fait un journaliste venu au cœur des combats pour en photographier l'horreur (futur co-auteur du livre ici adapté), et suivra la femme de Mel délivrer personnellement les avis de décès aux familles intéressées. C'est précisément l'orientation qu'aurait dû avoir le film tout du long : les héros ce sont eux.
Mais c'est là que réside le problème du film, d'un côté il décrit l'horreur de la guerre, de l'autre il nous montre les vietnamiens comme de la merde (Randall ose même une transition entre Gibson butant du Viet et sa femme passant l'aspirateur). La morale du film serai donc : la guerre c'est moche, mais sur ce coup là, on leur a quand même bien massacré la gueule.
Pourtant le fin mot de l'histoire est pour le commandant vietnamien qui ira même jusqu'à prophétiser l'issue de cette guerre qui ne faisait que commencer.
C'est donc un film gerbant par moments et intéressant à d'autres qui ne trouve jamais le juste milieu. Mais l'épaisse tartine de merde qui recouvre le tout et le surjeu de l'ensemble de la distribution m'empêchent de lui mettre plus de la moyenne. Dommage, les scènes de bataille étaient pourtant spectaculaires et très lisibles.
On notera la présence de Jon 'Don Draper" Hamm, Clark "Phil Coulson' Gregg et Desmond "Joey Quinn" Harrington.