A une époque on a eu le choix.
Il était midi, et toutes les routes étaient encore devant soi, la carte du monde était posée sur le sol, la liberté était celle de ne pas devenir comme les autres, la fête pouvait survenir.
La plupart des hommes mènent une existence de désespoir tranquille, écrivait Thoreau, et l'adolescence se cabre en sentant cette normalité suspecte avec laquelle on veut le raisonner ; l'adolescent est incandescent,
irresponsable aussi.Il faut s'échapper du monde des adultes gestionnaires, et toute révolte est bonne à prendre .
Bien sûr, l'adolescence est aussi un rêve, un mirage, et c'est aussi cette dimension onirique que restitue ce documentaire.
Une fois de plus le titre Français fait très fort, (était il utile de traduire ?) mais ne vous laissez pas tromper, ce documentaire possède une très grande fraîcheur, les images d'archive sont magnifiques, et le montage comme la mystérieuse musique de Bradford Cox restituent cet âge d'or, cette fusion instinctive de l'innocence et la révolte, ce refus de devenir un pion anonyme, cet instant perpétuel, mobile, vivant comme l'improvisation de Charlie Parker, jaillissante et imprévisible .
"L'éclair me dure" écrivait R. Char...