Italiennes, Alpines, Autrichiennes, Artisanales, Paysannes, la coopération et l'amour des paysages sont des qualités qui dépassent les limites que sont les frontières, les montagnes ou encore les appartenances sociales. L'envie de participer à des formes de sociabilité enrichissantes culturellement, amicalement ainsi que bienfaisantes envers les paysages et environnement est un désir fortement ancré dans le corps des personnes filmées par Dominique Marchais.
Derrière le parcours singulier de chacun de ces individus apparaissent des questions sociétales qui nous touchent toutes et tous. La principale est certainement de la légitimité du pouvoir et par extension de la prise de décision. Un agriculteur regrette qu'il soit si facile pour de grands investisseurs de détruire, et ce sans embûches légales puisqu'avec la complicité des politiciens opportunistes, ce que le temps a forgé sur des centaines d'années alors qu'à l'inverse tout est rendu difficile pour chaque individu, chaque collectif, qui souhaite faire valoir la valeur primordiale qu'est la beauté des paysages. Un monde beau c'est un monde où il est possible de discuter, possible de participer aux décisions qui nous touchent personnellement (conditions de travail et de rémunération, création de zones industrielles, etç). L'autogestion, la forme coopérative, le débat à voix égales, voilà tant d'exemples qui ouvrent à la possibilité d'un monde où avant l'économique, avant le prestige, avant les politiciens, primera le relationnel, après tout, Nul homme n'est une île.