[SPOILER ALERT]
17 juillet
Cher journal,
une fois de plus j'ai dû fuir mon paradis de Floride pour me retrouver dans une ville pourrie ironiquement baptisée Paradise. Mon père (qui n'est pas mon père mais mon tuteur) m'a donné le nom de John Smith (il m'a dit que je ne pouvais pas utiliser mon vrai nom, 4, pour m'inscrire au lycée).
Il m'a dit aussi d'être le plus discret possible. Alors, en deux jours, j'ai seulement :
_ décimé l'équipe de foot du lycée
_ tabassé le fils du flic local
_ envoyé des voitures de police à la casse, devant de nombreuses caméras
_ effrayé (ou amusé) ma classe avec mon truc des mains qui s'allument
_ dévasté entièrement le lycée et le stade (avec l'aide de mes potes).
Mon cher journal, les gens n'aiment pas le film dans lequel je joue, mais je comprends pas pourquoi. Ils disent que c'est un navet et que ça tombe bien, puisque j'ai le charisme du navet et que je joue comme un navet. Ils disent que ce n'est qu'un vulgaire film d'ado où l'apparition de mes pouvoirs est un lourd symbolisme du passage à l'âge adulte. Ils disent qu'il n'y a strictement aucune surprise, que ce soit dans le scénario ou dans la réalisation. Ils disent que certaines scènes sont déjà vues des dizaines de fois (comme celle où un personnage marche tranquillement, au ralenti, pendant qu'une maison explose derrière).
Et puis, ils sont pas gentils, parce qu'ils disent que les personnages sont nuls et caricaturaux. Même les méchants seraient non seulement moches mais ridicules. Et puis, comme dans tous les films d'ado, il y a les scènes d'amour où c'est que je rencontre une jolie blonde énigmatique qui fuit tous les garçons sauf moi parce que je suis un joli blond énigmatique.
Ben moi, je sais bien qu'on se fait un peu chier dans mon film, même si le combat final dans le lycée et le stade est plutôt sympa.
Voilà, je te laisse, cher journal. A bientôt.
P.S. : je sais, la fin du film est un peu pourrie, parce que normalement il doit y avoir une suite (même que ça s'appellerait The Power of Six, comme le roman) mais je crois que ça ne se fera pas.