Racoleur, pas toujours passionnant, le film ne mise que sur le sexe et le gore
Amis du bon goût, bonjour ! Avec Nurse 3D, une chose est sûre, c’est que l’on ne nous ment pas sur la marchandise ! Produit par Lion Gates, société plus connue pour nous avoir livré la bien trop longue saga Saw, le métrage nous propose de suivre les aventures d’une infirmière, qui va tuer les hommes infidèles la nuit. Ça sent bon le cinéma d’exploitation de la bonne époque, et quand on se penche vraiment sur le métrage, à la manière de Paz de la Huerta se penchant pour nous montrer son derrière, on comprend que le réalisateur n’a pas fait les choses à moitié. De là à savoir s’il a bien fait les choses, c’est une autre histoire… Car oui, Nurse 3D, prit sérieusement, est mauvais. Très mauvais. Son scénario est convenu, prévisible, et ne réserve que peu de surprises, ses dialogues sont vulgaires et gratuits, le sexe est omniprésent, voir trop (oui oui !), le gore est outrancier, parfois sympa, parfois mal fait, les effets 3D sont gerbants (oui, comme d’hab, on aura droit aux scalpels et autres couteaux envoyés sur l’écran). Bref, que du bon. Le coupable ? Douglas Aarniokoski ! Vous ne le connaissez peut-être pas. Il a pourtant une longue carrière derrière lui, d’abord comme producteur assistant sur des productions peu connues du début des années 90, avant de passer réalisateur de seconde équipe sur des films peu joyeux (Hurlements 6, Puppet Master 4 et 5), anecdotiques (Resident Evil 3, Tekken) ou parfois plus intéressants (Une Nuit en Enfer). Touche à tout, parfois scénariste (Puppet Master 4 et 5), parfois réalisateur (Highlander 4…), il signe ici le scénario et la mise en scène de ce produit racoleur.
Car oui, Nurse 3D n’a pas d’autre but que de nous donner toutes les cinq minutes du cul, puis du gore. Enfin non, dans un premier temps, du sang, le gore arrivera tardivement. Oui, c’est bel et bien le public masculin qui est visé, et pour se faire, quoi de mieux que de prendre des actrices peu pudiques. On trouve donc dans le rôle de notre infirmière Abby la souvent nue Paz de la Huerta. Carrière remplie mais peu connue, la jeune femme n’aura « brillée » au cinéma que dans Enter The Void de Gaspar Noé (nue, bien entendu) et dans Limits of Control de Jim Jarmusch (intégralement nue, du début à la fin du film). Ici, elle n’hésite pas à se dénuder, gratuitement, souvent, nous montrant ses fesses, ses seins, le reste également. Que ce soit pour parler ou pour tuer quelqu’un, la jeune femme va se dénuder, prendra la pose, rouler du cul, et tout cela au ralenti bien entendu. Si bien qu’entre son scénario classique et exposé en 3 minutes top chrono et une réalisation sans âme, mais propre, il n’y aura bien que les formes de l’actrice pour retenir notre attention. À ses côtés, dans le rôle de Danni, Katrina Bowden, actrice habituée aux farces telles que American Pie 4, Piranha 3DD ou encore Scary Movie 5. Dans Nurse 3D, l’humour, il n’y en a pas, où il n’est pas volontaire. On ne croit pas un seul instant à tout ce qui se déroule sous nos yeux.
Le sexe est racoleur est présent à chaque instant, l’intrigue ne mène pas vraiment quelque part, et si Katrina Bowden s’en sort bien, Paz de la Huerta rate la coche en voulant jouer la femme fatale. Entre ses dialogues lents et super vulgaires (et sa voix off, tout aussi vulgaire), son déhanchement constant, on a du mal à croire à un tel personnage. Si bien que finalement, si le gore n’était pas là par moment, on s’endormirait presque devant le métrage. Si l’ensemble commence doucement (quelques seringues et on en parle plus !), le film vire dans sa dernière partie au délire Saw, et ensuite au gros délire gore brutal et comique. Sans gâcher la surprise, on aura logiquement droit à une torture (et à de la nudité, évidemment), et un carnage totalement improbable mais assez jouissif malgré des effets parfois sympas, parfois ratés. Nurse 3D est-il bon ? Pas du tout. Mais il délivre les deux seuls éléments que l’on pouvait attendre d’un tel film d’exploitation : du sexe et du sang. Un second degré et un peu plus de rythme auraient sans doute été bénéfiques au métrage pour lui permettre d’être drôle et accessible à plus d’amateurs de nanar. En soit, il attirera les curieux, les amateurs de fesses et de gore con et peu crédible. Dommage, mais pas totalement désagréable pour autant, pour l'amateur du genre.