Vice de forme
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le 1 janv. 2014
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Il y a du cul, donc Kenshin a aimé.
Non. Ma note correspond plus à l'enthousiasme provoqué par le dernier chapitre et à la promesse d'une seconde partie plus vivante. Avec espérons le plus de sexe et moins d'analyses fumeuses.
Alors c'est parce que ça manque de cul que tu émets des réserves?
Non. C'est surtout parce que cela manque de vie. La chair dans la chair je n'y vois que rarement un inconvénient venant ternir mon plaisir à regarder un film.
Le gras c'est la vie, le sexe aussi.
Je ne pensais pas commencer ma critique ainsi cela dit, je pensais plutôt te dire qu'effectivement ma note est d'une largesse sans pareille, et te faire croire que c'était pour pratiquer une suite de nombre pair graduelle, telle la suite de Fibonacci. Ainsi donc 2, 4 & 6 cueillir des cerises sur des frênes en hiver.
Mais en fait cette note ne correspond pas vraiment à mon plaisir face au film, va falloir t'y habituer puisque qu'elle correspond à l'envie de te dire, va le voir.
Va le voir pour te faire ton avis, va le voir quand bien même tu pense qu'il ne va pas te plaire ou qu'il n'est pas fait pour toi. Juste fais le. Pourquoi pas, tente l'expérience.
Nymphomaniac partie une est un titre trompeur.
En effet le film parle de pêche, d'éducation à la dure ("Glasgow!"), de savoir reconnaître un frêne en hiver.
Point très important du film. Parce qu'il s'agirait de ne pas passer à côté du plus bel arbre de la forêt, même en hiver, ce serait dommage. Donc à moins d'ouvrir un herbier et de le lire tu peux toujours aller voir Nymphomaniac. Bien entendu un herbier te coûtera un peu plus cher mais tu pourra l'ouvrir plus souvent.
C'est un choix soit dit entre nous, moi j'aime mieux collectionner les livres sur des étagères. Ça fait joli.
Une fois que les secrets de la pêche à la mouche, plus précisément, tu auras appris, tu passera à autre chose.
Par exemple manger une pâtisserie avec une fourchette à gâteau c'est pour les pédés. Bah oui, forcement c'est pas dit ainsi mais bon déjà Lars avait judicieusement placé dans la bouche de son personnage juif athée une sorte de petite phrase, comme une excuse, maladroite au possible, les gros sabots tout ça, que ce même personnage avait des parents, bien qu'un peu nostalgique de leur judaïcité, antisioniste mais pas antisémite, faut pas confondre, etc.
Le truc grossier qui tombe comme un poil de couille sur la soupe.
Il faudra bien entendu print screener le fameux créneau que Joe effectue à la perfection grâce à se maîtrise mathématique de la vie.
Tu as, toi aussi, des amis qui s'y prennent comme des bites, avoues le, y'a pas de honte. Grace à Nymphomaniac tes amis n'auront plus d'excuses pour garer leur voiture de luxe sans effort dans une place juste à la taille adéquate.
Y'a pas qu'la chatte, pas qu'la chatte, pas qu'la chaaaatte... Y'a aussi ton cul.
Joe est convaincue d'être une mauvaise personne. Forcement elle n'aime que baiser, et les frênes et puis son père. Sa mère c'était une pétasse qui aimait faire des patiences. Et puis Seligman bah il lui dit que non. Leur échange ce n'est que ça, finalement Joe déballe sa vie, non pas pour provoquer une once de désir chez cet inconnu qui lui offre gentiment son oreille et du thé, mais pour qu'il la juge Ô la vilaine, elle qui délesta de ses spermatozoïdes dégénérescents un homme sur le point de s'accoupler avec sa femme on ne peut plus féconde. Tu vois bien que c'est une bienfaitrice, alors!
Pour chaque situation, pour chaque fois où Joe aimerait qu'on désapprouve son vice, Seligman va lui expliquer qu'elle ne fait rien de mal, qu'il y a un parallèle quelque part. Et tout sera bien entendu illustré à l'écran.
Mais n'appuyons pas plus sur les défauts du film car il en est un autre qui saura peut être vous interpeller.
J'ai volontairement passé sous silence, le différent entre Joe et sa BFF, parce que ce serait te spoiler un des secrets le mieux gardé de la vie sexuelle juste après l'emplacement du clitoris qui semble encore aujourd'hui avoir disparu des cartes pour certains d'entres nous. Je m'égare.
Stacy Martin.
Stacy...
La plupart du temps inexpressive ou pas loin, jusque dans sa façon de marcher. Le corps menu, les fesses rebondies, les lèvres ouvertes... Elle campe une Joe qui semble baiser mécaniquement, plus que l'orgasme, on peut penser qu'elle ne souhaite qu'être remplie dix fois par jour, trente par mois... Peu importe la qualité tant qu'il y a la quantité. La satiété difficile à atteindre.
Et c'est à ce moment là que tu te dis que tu avais effectivement raison. Une bite dans une chatte et me voilà satisfait au point de coller un six sur dix. Si c'était aussi simple, seulement, malgré les lourdeurs et le coté encyclopédique de l'oeuvre de Von Trier, il y a quelques bons moments dans le film de Lars.
Fritz le chat te parle très bien du début où la pluie dégouline, et où ensuite les mouvements de caméra se compliquent juste pour l'envie de dire qu'on ne fera pas les choses simplement. On peut aller d'un point a vers un point b en ligne droite ou en faisant une révolution en filmant des murs, et soudain surgit de façon incongrue un morceau de Rammstein. Douceur de vivre.
Il a raison le chat quand il te dit que ce début est un point fort du film, cela dit au moins jusqu'à l'arrivé du métal indus.
Non j'aimerais plutôt te parler du chapitre trois, Mrs H. Quel embarras ce vaudeville glauque. Voilà donc l'illustration parfaite de ce qu'engendre le détachement de Joe. Guyness t'as d'ailleurs dit que c'était un peu longuet, il est vrai que point trop n'en faut, mais dans l'engourdissement cérébral résultant des deux premiers chapitres, il est tellement agréable de voir Uma Thurman, changée, limite méconnaissable, venue mettre son grain de sel dans la vie de Joe. Et face à cette folie vengeresse, une Joe toujours peu concernée. Un beau contraste, une scène enfin palpitante. Sans sexe.
Enfin le Cantus Firmus, dernier chapitre de cette première partie, où musique, images illustratives et scènes de sexe se partagent l'écran dans un triptyque merveilleux, où l'on aurait envie de louer le split screen.
Soudain Joe ne ressent plus rien, bim Rammstein à nouveau, et le générique défile avec un teaser de la seconde partie qui promet monts et merveilles.
Lars n'est pas étranger des ficelles du marketing, en effet à grand renfort d'appetizer il a su accaparer notre attention si seulement nous avons bien voulu lui accorder. Il a donc tourné à son avantage la nécessité de couper son film en deux pour une meilleure exploitation en salle.
En effet, un petit panneau en début de film nous indique que la version présentée a été approuvée par ses soins mais que la censure est passée par là. Pour ainsi dire, nous ratons l'essentiel de son propos, de ce qu'il a voulu nous montrer. Une autre façon de nous dire : la version longue et non censurée sortira en dvd, tu iras bien l'acheter hein?
Finalement ce six n'est que la moyenne possible des deux parties, gonflée par l'espoir que la seconde culmine à huit.
xoxo et bonne année.
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Créée
le 2 janv. 2014
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