Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en regardant O fantasma. Je n'en avais jamais entendu parler, et le nom de son réalisateur ne me disait rien. Au vu du résumé et de la miniature, je m'attendais à un film un peu trash faisant partie d'une contre-culture queer, à destination d'un public de niche. Du coup, je me suis lancé, car je ne suis pas vraiment familier de ce genre de films.
O fantasma raconte l'histoire de Sergio, un jeune éboueur souhaitant avoir des relations sexuelles avec des hommes... Et puis, bah, il couche avec des hommes, et se radicalise dans sa sexualité...
En fait, j'ai l'impression qu*O fantasma* se résume un peu à ça. Le film a une ambiance assez étrange, avec ses scènes étirées et silencieuses, mais je ne pense pas que l'on puisse dire qu'il alterne entre fantasme et réalité. D'un point de vue sonore et visuel, c'est assez terre-à-terre. Il n'y a rien de particulièrement notable, si ce n'est la récurrence des aboiements de chien, métaphore assez évidente du désir du personnage principal. La majorité des scènes ne sont pas étranges en soi, c'est plutôt leur exécution qui l'est. Pour un rêve, il y a bien trop d'éléments rationnels. Quand Sergio fait une fellation à un policier et que l'un de ses collègues arrive, il met fin à la relation. Quand Sergio est menotté, il doit trouver un moyen de se séparer de ses menottes. Quand Sergio va voir un homme qui l'attire à son domicile, il se fait rejeter. Seule une scène me parait assez énigmatique, à savoir celle avec un policier à l'arrière d'une voiture, qui manque cruellement de contexte.
En fait, je ne trouve rien de notable dans O fantasma. C'est un film sur un homme qui se radicalise dans ses désirs au point d'en perdre son humanité, mais on explore peu sa psychologie. Il y a un petit conflit au milieu du film, lorsque Sergio couche avec une femme, remettant en cause son homosexualité, mais cette problématique est très vite écartée. Du coup, ça devient un peu une succession de scènes de sexe où on n'a que très peu d'avis sur le personnage, qui ne me fait ressentir ni empathie ni dégoût.
Je trouve les dernières minutes plutôt intéressantes, car la façon dont Sergio se déshumanise volontairement est assez signifiante et dérangeante pour que l'on s'y intéresse, mais je ne pense pas la même chose du reste de son parcours. Le discours me parait un peu simpliste, ou peut-être est-il juste trop camouflé.