Je me suis beaucoup interrogé sur Obscénité et vertu avant le me décider à le voir. N'aimant ni la musique ni le personnage qu'est Madonna, est-ce que Madonna la réalisatrice allait réussir à me séduire ?
Et bien ce fut le cas.
Avec l'emploi de plusieurs techniques cinématographiques, Obscénité et vertu témoigne du véritable amour que porte la "Ciccone" au septième art. Le plan gelé ici est fort bien utilisé et approprié à la scène qu'il illustre, ce qui se fait plutôt rare dans le cinéma contemporain. Quelques plans fort bien sentis et une trame narrative, quoiqu'un peu bordélique, ingénieusement exploitée.
Avec des personnages hauts en couleur, le film n'échappe cependant pas aux défauts inhérents aux premières réalisations, et bien que prometteur quant à l'éventuelle suite de la carrière de la réalisatrice et de ses trois acteurs (Eugene Hutz, Vicky McClure et Holly Weston), il dégage du long métrage un manque de personnalité, une "patte". Les maladresses sont nombreuses, et si l'on sent bien qu'Obscénité et vertu a une touche autobiographique, on aurait aimé davantage d'insolence de la part d'une femme qui a tracé sa carrière sur cela.