Alors qu’Errol Flynn, avec qui elle partage huit fois l’affiche, lui demande ce qu’elle désire le plus de l’existence, Olivia De Havilland répond : « J’aimerais du respect pour un travail difficile, bien exécuté ».
Retraçant l’immense et significative carrière d’une des icônes de l’âge d’or Hollywoodien, Daphné Baiwir conjugue images d’archive, extraits de films, et interventions de l’actrice plus âgée, pour offrir dans ce documentaire un regard pertinent sur la décadence d’une époque, et la bravoure exigée pour s’y frayer un chemin empreint de singularité.
Récompensée par deux oscars et inoubliable Mélanie Hamilton pour Victor Fleming dans Gone With the Wind, celle qui fut « la dernière légende vivante de l’âge d’or de Hollywood » méritait un hommage à sa hauteur, disparue en juillet 2020, parfaitement délivré par Daphné Baiwir.
Lorsqu’une femme interpelle Jodie Foster durant sa masterclass du mercredi 7 juillet 2021, afin de lui demander comment se lancer dans le milieu du cinéma, celle-ci répond « c’est le moment ! ».
Accompagnant cette 74ème édition du festival de Cannes, le documentaire est un objet précieux et opportun, alors que l’événement cannois se veut celui du changement. .
Au visionnage de ce documentaire qui relate des combats de Olivia De Havilland pour maintenir son intégrité face à une industrie aux dents longues, sa portée résonne comme une véritable source d’inspiration pour toutes les voix qu’on tente de mettre sous silence.
De son arrivée dans le médium cinématographique par la porte du théâtre à sa lutte contre Jack Warner, ayant dans son sillage fait tomber les tyranniques contrats à vie qui emprisonnaient les acteurs à leurs studios, en passant par ses actions lors de la seconde guerre mondiale aux côtés de Bette Davis et Ida Lupino, le parcours de l’actrice est fascinant, unique.
En ces premiers jours du festival de Cannes, « Olivia De Havilland, l’insoumise » est essentiel pour entamer le voyage cinématographique qui nous attend, bien au-délà de cette semaine à venir, afin que vogue, entre la salle Debussy et la salle Buñuel, l’âme d’acier de celle qui en fut la toute première femme présidente, en 1965.