Olympe, une femme dans la Révolution est un film français réalisé par Mathieu Busson et Julie Gayet d'après un scénario de Marine Ninaud et Sébastien Mounier, avec la collaboration de Mathieu Busson. Ce drame historique est une coproduction de la société de production Moteur s'il vous plaît et de France Télévisions pour France 2 réalisée avec la participation de TV5 Monde et avec le soutien de la région Occitanie ainsi que le soutien logistique de la Commission du film Occitanie.Vu en avant-première lors des 26èmes Rencontres des Cinémas d'Europe à Aubenas.
Résumé
Marie Gouze naît en 1748 dans une famille bourgeoise, mais non noble, de Montauban. Sa famille maternelle, la famille Mouisset, est cependant très liée aux Lefranc de Pompignan, une famille de la noblesse de robe. Le grand-père maternel d'Olympe, Jacques Mouisset, a été le précepteur de Jean-Jacques Lefranc de Pompignan ; sa grand-mère maternelle Anne Marty a été la nourrice de Jean-Georges Lefranc de Pompignan, son frère et futur évêque du Puy-en-Velay. Jean-Jacques Lefranc de Pompignan est le parrain d'Anne Olympe Mouisset. Anne Olympe Mouisset et Jean-Jacques Lefranc de Pompignan, de cinq ans son aîné, grandissent ensemble et nouent des liens affectifs qui contraignent leurs parents à mettre de la distance entre eux, un mariage entre une famille bourgeoise et une famille de la noblesse étant considérée comme une mésalliance. Jean-Jacques est envoyé à Paris pendant qu’Anne Olympe Mouisset est mariée à Pierre Gouze, boucher de son état.
Jean-Jacques Lefranc de Pompignan revient en 1747 à Montauban comme président de la Cour des Aides ; il est peut-être alors l'amant d'Anne Olympe Gouze, qui donne naissance à Marie l'année suivante. A Montauban, tout le monde sait que Lefranc de Pompignan est le père adultérin de la future Marie-Olympe de Gouges.
Paris, juillet 1793. La situation est explosive et la Terreur bat son plein. Au milieu de ce monde de violences et de mutations, une seule constante : les femmes n’ont le droit à rien. Olympe de Gouges est l’une des rares à oser s’élever contre cette injustice. Femme de lettres, femme de combats, Olympe s’oppose frontalement à Robespierre. Arrêtée par la police d’État, elle attend son procès, enfermée dans une maison d’arrêt. Au milieu des autres condamnées, Olympe va continuer de lutter.
En 1765 Marie Gouze est mariée par ses parents à Louis-Yves Aubry. Il y a une grande différence d’âge entre eux : elle a 17 ans, lui avoisinerait la 50e. Son mari, sans être noble, est fils d'un bourgeois de Paris, officier de bouche de l'intendant de Montauban. En août 1766, Marie donne naissance à son fils Pierre Aubry (qui apparaît dans le film).
En 1770, elle s’enfuit avec son fils dans les bras, scène reprise dans le film, et se retrouve à Paris où on ne sait pas grand-chose de sa vie sinon qu’elle devient l’amante de Jacques Biétrix de Rozières, un marchand d’armes, grâce à qui elle peut mener un train de vie aisé. Elle adopte alors le nom d’Olympe de Gouges et se met à fréquenter la haute société de l’époque. En 1732, elle écrit sa première pièce qui traite de l’esclavage des noirs. La pièce fait scandale à la Comédie française qui la déprogramme au bout de trois représentations mais l’impose dans les salons littéraires comme un esprit libre mais n’en est pas pour autant admise dans les clubs intégralement tenus par les hommes.
La Révolution approchant, le discours d’Olympe de Gouges sera de plus en plus engagé. Elle propose une Déclaration du droit des femmes qui prône l’égalité des sexes et des enfants naturels.
En 1793, elle s’en prend vivement à ceux qu’elle tient pour responsables des massacres des 2 et 3 septembre 1792 : « Le sang, même des coupables, versé avec cruauté et profusion, souille éternellement les Révolutions ». Elle désigne particulièrement Marat, qu'elle traite d'« avorton de l'humanité », l’un des signataires de la circulaire du 3 septembre 1792 proposant d’étendre les massacres de prisonniers dans toute la France. Soupçonnant Robespierre, selon elle « l'opprobre et l'exécration de la Révolution », d’aspirer à la dictature, elle l’interpelle dans plusieurs écrits, ce qui lui vaut une dénonciation de Bourdon de l'Oise au club des Jacobins. Elle est arrêtée et emprisonnée à la prison de l’Abbaye (Bd St. Germain). Malade d’une blessure infectée, elle est transférée dans la « maison de santé" Mahay - ou Mahaye, tenue par Catherine Mahay, sorte de prison pour riches. Condamnée à la peine de mort le 2 novembre 1793, par le tribunal révolutionnaire dirigé par Fouquier-Tinville, elle est aussitôt guillotinée.
Distribution
Julie Gayet : Olympe de Gouges
Dimitri Storoge : Michel de Cubières
Pauline Serieys : Justine (servante d’Olympe de Gouges)
Jean-Pierre Lorit : Jacques Bietrix de Rozières
Lucas Ferraton : Pierre Aubry de Gouges
Émilie Gavois-Kahn : Catherine Mayahe
Frédéric Noaille : Maximilien de Robespierre
Luc Antoni : Antoine Fouquier-Tinville
Mathilde Dromard : Manon Roland (Madame Roland)
Autour du film
Le tournage se déroule du 26 septembre au 23 octobre 2023 à Lectoure dans le département du Gers et à Villefranche-de-Rouergue dans l'Aveyron, en région Occitanie (qui participa à son financement).
Des scènes ont été tournées au château de Gramont en Lomagne, au château de Saint-Léonard ainsi que sur le pont des Consuls et aux abords de la chartreuse Saint-Sauveur à Villefranche-de-Rouergue.
Mon opinion
Ce film devait être un téléfilm. Il a été programmé, avec 80 autres, dans le cadre des Rencontres du cinéma d’Europed’Aubenas en présence de Valérie Valéro, cheffe décoratrice, qui a aussi travaillé sur les décors de deux autres films présentés lors du festival, Jumbo (de Zoé Wittock, 2020) et Maria (de Jessica Palud, 2024).
J’ai beaucoup aimé le jeu sobre et convaincant de Julie Gayet, qui joue le rôle d’Olympe, femme engagée et en avance sur son temps dont les textes en faveur de l’égalité des sexes ont, prennent encore plus de valeur à notre époque encore confrontée au machisme et au suprématisme des hommes, que ce soit en France ou dans le monde.