Ombline était une grosse attente de cette fin d’année et je le dis tout de go je n’ai pas été déçue. Et même, je peux dire qu' Ombline est un film « coup de poing » il appartient à cette catégorie de film où pendant la diffusion tu te demandes ce que tu regardes (dans le bon sens du terme) et après être sorti tu n’arrives pas à sortir un mot et tu y penses tout la journée voir plus ! Autant vous dire que j’ai eu du mal à me concentrer pendant mon cours d’anglais. J’aime ce genre de film, c’est pour ça que j’aime le cinéma !
Ombline est réalisé par Stéphane Cazes et c’est son premier long métrage. Il avait réalisé un court métrage « l’échange des regards » en 2005, une histoire d’amour dans un hôpital.
En gros Stéphane sort de nulle part et nous sort Ombline avec une Mélanie Thierry en mère emprisonnée et qui se bat pour le bien de son gamin.
Mélanie Thierry pour moi c’était un peu le cliché de la nana d’1m30, blonde et qui a une tête de poupée qui fait des films en costumes (comme La princesse de Montpensier),
Et elle est absolument géniale. Elle a toujours sa tête de poupée mais une poupée qui a connu la vie dure, les coups, la peur et la tristesse.
En regardant sa filmographie je me suis rendu compte qu'elle n'avait pas fait autant de films en costume que ça. juste 2 ou 3 et que le reste sont des films français tout ce qui il y a de plus normaux avec 1 ou 2 nanars ^^ (comme Casimodo d'el Paris.. ) elle a quand même fait Chrysalis avec Albert Dupontel
Pour en revenir à Ombline, Mélanie a ce qu'on appelle une grâce animale, c'est un lion en cage. il est beau et tranquille mais si on l'embête et qu'on touche à ses gosses il attaque. Et c'est tout a fait ça. La voir tourner en rond dans sa cellule, se taper la tête contre le mur, s'en prendre aux matones qui veulent prendre son fils et se battre contre les autres détenues est assez impressionnant.
Le film se passe pendant la grossesse mais surtout l'après dans ces 18 mois où le bébé est autorisé à rester avec sa mère dans la prison avant d'être placé dans une famille (d'accueil ou de la détenue) c'est aussi le récit de son retour dans une prison "normale" où elle n'est plus chouchouté avec son bébé. Elle atterrit dans une cellule pour 2 déjà occupée et se retrouve à dormir par terre et à subir les foudres de Corinne Masiero qui est un peu dérangée dans sa tête et qui va lui mener la vie dure jusqu'à une scène finale absolument magistrale.
J'ai beaucoup aimé cette façon de montrer la prison, ni trop dur ni trop bisounours, j'ai trouvé ça assez réaliste (bon après toutes les prisons sont différentes et je n'ai jamais été incarcéré donc je ne peux pas comparer !). Cette relation entre les détenues et les matonnes qui se côtoient pendant des années, qui forcément développent des sentiments (pas forcément amoureux mais plus fraternel quand les 2 ont le même âge ou "parental" quand la matonne est plus âgée), les trafics en tout genre, les activités que les détenues effectuent pour gagner un peu de sous, la solidarité et même les règlements de comptes..
J'ai aussi remarqué la très belle photo, on a beau se trouver en prison ce n'est jamais sombre, les images sont très belles, avec des halots de lumière juste où il faut. Je pense particulièrement à une scène qui revient 2 fois et qui signe un départ et un renouveau. Ombline est assise par terre et lit à Lucas, son fils (assis sur ses jambes) l'histoire de Noé (ce qui est lourd de sens), ils sont donc assis dans la cellule et on se rend compte que c'est dernier jour des 18 mois et que dans quelques minutes on va venir le prendre. la lumière est magnifique. Cette scène revient quand Ombline sort de prison et va le chercher dans la famille d'accueil : même position, même histoire mais le contexte n'est plus le même, c'est un nouveau départ. C'est très beau.
Et on doit ça a Virginie Saint-Martin, que je ne connais pas du tout et qui est directrice de la photographie depuis 1992.
Ombline est le rôle d'une vie et j'espère que Mélanie sera au moins nominée au Césars 2013 même si ça sera dur de rivaliser face à Marion Cotillard pour "De rouilles et d'os", en face de Léa Seydoux pour "les adieux à la reine" et en face d'Emilie Dequenne pour "à perdre la raison" ..
Si je devais mettre une note au film je mettrai 9/10 puisque je sais reconnaître les grosses ficelles quand j'en vois même si je plonge la tête la première dedans et que - même si ça sert le récit - je n'aime pas quand les films commence par la fin. MAIS ce film est une ode à la vie, l'interprétation est impeccable et on en sort bouleversé.