J'ai longtemps hésité à me lancer dans une aventure de 2h30 avec un titre pareil! Finalement je ne le regrette pas!
Le résumé du film tel qu'il est rédigé ici est un peu trop réducteur.
Il s'agit d'un homme très pieux (dévot de Shiva) qui porte plainte contre l'école de son fils, et contre les charlatans qui, ainsi que ses cruels camarades de classe, ont laissé croire à ce jeune adolescent que son sexe était trop petit; à tel point que ce jeune ado essaie tous les produits vendus par les dits charlatans; jusqu'au jour où une vidéo virale circule sur le net; on y voit le garçon, toujours à l'affut de savoir si la taille de son sexe a changé, en train de se masturber; il a été filmé en cachette par ses camarades harceleurs - le spectateur lui ne verra rien de cette vidéo: la pudicité du cinéma indien est connue, et bienvenue!
La plainte du papa va consister à poursuivre tous les adultes qui n'ont pas prodigué une éducation sexuelle à son fils ou l'ont trompé. Le comble de cette plainte est que ce brave père porte plainte également contre lui-même, car il s'estime responsable des défaillances dans l'éducation de son fils, au même titre que les autres personnes poursuivies.
Cette histoire peut paraitre mince mais elle est menée très habilement et présente beaucoup d'intérêt.
La plus grande partie du film se passe au tribunal fortement décontenancé par le plaignant et sa plainte; les séances sont cocasses, souvent très très drôles; tout en soulevant de nombreux points quant aux tabous de l'Inde restée, sur le sujet spécifique, à l'époque de la colonisation et de la morale victorienne imposée par les anciens colons.
De plus les acteurs sont d'une sobriété exemplaire pour du cinéma indien!
La magnifique Yami Gautam, la seule femme (hormis l'épouse , la fille du plaignant et une prostituée) est une avocate de la partie adverse convaincante; son jeu égal est toutefois subtile (et ses fossettes sont tellement craquante!)
Pankaj Tripathy en bonhomme toujours dépassé par les événements fait des merveilles de simplicité. C'est aussi pour ça qu'il est embauché: un naïf, parfois gaffeur mais éminemment sympathique.
Enfin Shiva (incarné par le très décontracté Akshay Kumar) est un dieu fort sympathique lorsqu'il s'agit de défendre la sexualité! On connait l'immense dévotion que lui portent ses adeptes à travers les lingams, qui sont la représentation du phallus élevé au niveau d'un dieu.
Un bémol: n'y a-t-il pas d'équivalent concernant le sexe féminin? Et l'Inde ne sait-elle pas l'adorer autant que le phallus? Reste à faire OMG 3! Ou plutôt ".G3" (lire "pointG3") qui pourrait voir une Lakshmi quelconque prendre le parti de défendre la sexualité des femmes, jeunes ou moins jeunes...