Ce film part du postulat que 60% des sols sont morts et que l’industrialisation de l’agriculture va droit dans le mur.
La réalisatrice a suivi Maxime de Rostolan et l’association Fermes d’Avenir qui ont comme projet l’étude de la viabilité technique économique et même sociale d’une agriculture plus saine et respectueuse. On parle ici d’agroécologie et de permaculture.
En commençant sur un portrait assez pessimiste de la situation le film nous amène progressivement à une solution optimiste et pleine d’espoir à travers la démarche de l’association Fermes d’Avenir. Cette dernière forme des gens au métier de “paycultueur” et cherche à développer des fermes en agroécologie sur tout le territoire. La réalisatrice a ainsi suivi son fondateur sur ces dernières années. On voit ainsi l’évolution du projet jusqu’à la signature du projet de reconversion de l’ex-base aérienne 217 de Brétigny-sur-Orge en ferme.
J’ai vraiment passé un bon moment et on en sort très optimiste sur l’avenir ! Il est amusant de voir Nicolas Hulot avant et après sa nomination au ministère. Notamment de le voir bien critiquer Trump avant qu’il ne devienne ministre. Maxime de Rostolan est très charismatique et il a l’air dans son élément à faire du lobbying auprès de ministres et chefs d’entreprises. Je trouve que c’est une très bonne chose de voir des personnes autant engagées faire avancer les choses et se débrouiller aussi bien sur le fond comme sur la forme. En effet, comme Stéphane Le Foll le dit à une remise de prix, Maxime de Rostolan est particulièrement doué en communication. Et ce film en est un très bon exemple.
En prenant un peu de recul, ce film fait essentiellement la promotion de l’association. Il est presque exclusivement centré sur Maxime de Rostolan. Le film ne parle pas vraiment d’agroécologie ou de permaculture. On ne parle pas des autres projets de fermes, ni des études de l’INRA, ni de Pierre Rabhi ni des principes de la permaculture. Clairement le film ne s’adresse pas aux agriculteurs mais au grand public. Il œuvre pour une bonne cause ce qui est génial, néanmoins le film se concentre sur l’association Fermes d’Avenir et pas vraiment le courant général de l’agroécologie et la permaculture (car il n'y a pas qu'eux qui créent ce genre de fermes). De plus j’ai trouvé qu’il présentait l’association comme un groupe de trentenaires militants assez éloignés du monde agricole (sauf Xavier Mathias). En tout cas c'est l'impression donnée par le film. Vu de l’extérieur cela peut sembler assez arrogant de voir débarquer des jeunes issus de grandes écoles venir donner des leçons sur la façon de faire de la vraie agriculture. C’est d’ailleurs la remarque que fait l’agriculteur Vincent Louault pendant le film
On aurait attendu plus de chiffres sur le projet et sa viabilité à la fin du film. Pendant tout le film on nous explique que le projet étudie la viabilité de cette méthode d’agriculture et se lance dans de grands projets. On parle à chaque fois d’hypothétiques (bien que très probables) emplois rémunérés sans jamais parler de faits avérés. Le projet reste en cours de réalisation. Sans doute que le film aurait dû plus insister sur le fait que les données sont toujours en train d'être recueillies. Dans tous les cas cela n’empêche pas de se lancer car il y a tout de même urgence et c’est super de le faire !
Pour conclure, j'ai passé un très bon moment et la musique du film était super. Je suis déjà convaincu par la démarche donc j'étais dans mon élément et je n'avais pas à être converti. La démarche très positive est une très bonne chose et je pense que comme pour le film Demain c'est ce genre de films dont nous avons besoin pour inciter les gens à changer les choses. Je regrette juste que le film soit trop centré sur cette association précise et n'en dise pas réellement plus sur la démarche de fond qui existait bien avant eux.