On ne tourne pas les bons films !
Alors là, on a un parfait exemple du Vaudeville réadapté pour l’écran avec toutes les thématiques inhérentes au sujet, traités avec une légèreté parfaitement assumée (on est là pour rire, pas pour parler), qui devient vite un one-man-show pour Christian Clavier. Le couple des lesbiennes est mis en scène de façon exemplaire (à l’exception des baisers attestant de la relation, aucun dérapage homophile), raisonnable, responsable, bref, c’est le couple idéal pour voir d’un bon œil cette adoption (car la (prochaine) frontière est celle des parents hommes, car les femmes c’est plus doux, alors que les mecs c’est plus dur). Mais alors pour Clavier, c’est le beauf total (concessionnaire automobile aux origines italiennes flanqué d’une teinture cuivre innommable) qui se retrouve dans la galère des pays étrangers. On ne pourra jamais profiter ne serait-ce que du paysage tant il squatte l’écran, nous condamnant à une avalanche de gags ineptes sans fin, que l’on finit par compter comme des bornes pour voir enfin le bout du tunnel. Mais il faudra en faire, de la route, avant d’y parvenir. Entre temps, les relations de vaudevilles se poursuivent entre le docteur suspicieux tombant amoureux d’Alex se développent avec des quiproquos de rigueur, le film tente de nous faire rire d’un homosexuel efféminé au dernier degré (avec le chiwawa de rigueur), Clavier finit en taule avec ses conneries… Si, dans la noyade, le film perd de vue son sujet polémique (pour le meilleur, sans aucun doute), il nous entraîne au fond avec lui, jusqu’à un dénouement attendu et sans surprise, aussi drôle qu’une poutre en béton armé. Même pas besoin d’être méchant, encore une fois, c’était écrit sur l’affiche…