Ce que je ne ferais pas pour l’Angleterre.

Pour ce cinquième opus, deux choses importantes changent par rapport aux autres productions de la série d'espionnage. Nous avons tout d'abord un nouveau réalisateur qui s'empare de cette franchise à succès et le scénariste Roald Dahl n'a pas voulu respecter le vrai contexte du roman car il a jugé le livre assez mauvais pour le faire. Ce qui nous laisse supposer que le public sera devant une toute nouvelle expérience cinématographique, ce qui peut être une bonne chose pour un public mais une mauvaise chose pour un autre public.


On a déjà connu le retour de Terence Young à la réalisation du quatrième volet suite à son travail artistique convaincant des deux premiers opus. A ce moment-là, cela pouvait perturber certaines personnes de voir en série des œuvres de différentes qualités artistiques et visuelles. En ce qui me concerne, le précédent volet a été satisfaisant dans son ensemble, ce qui est aussi le cas pour ce cinquième volet qui nous propose un spectacle qui apporte franchement du neuf et du concret à cette franchise. La première chose qui m'a bien séduit dans cette production est le fait que l'histoire se déroule majoritairement dans le pays du Soleil Levant, territoire historique des kamikazes et des ninjas.


Avec un pays très strict sur le bien-être et riche en méthodes de combat comme le Japon, il avait largement de quoi faire pour donner une nouvelle définition de la notion d’espionnage, le réalisateur ne s'est apparemment pas privé de toutes les possibilités pour diversifier chaque situation du film (combat avec un pratiquant du katana, apprentissage de la culture et des pratiques japonais, entraînement aux arts martiaux). C'était un pari risqué pour un habitué des films de guerre ou policiers mais Lewis Gilbert s'est vraiment bien débrouillé pour ce qui est de reprendre le même concept scénaristique des autres opus, tout en apportant sa touche professionnelle et confirmée.


La production est un beau condensé de scènes d'action très riches en férocité et en vivacité, la magnifique scène de combat aérien en autogire est un des moments les plus spectaculaires du film. Le scénario a un contexte de menace de terroristes assez similaire à celui du quatrième volet, il débute même sur un pré-générique qui simule étonnamment la mort de James Bond. Cela nous indique donc que la franchise parte sur de nouvelles bases, pour certainement nous faire visionner un opus qui va hautement gratifier solidement une franchise qui a déjà marqué les esprits lors de la sortie du premier opus.


Bien évidemment, Sean Connery fut toujours là pour garantir un minium la réussite de la franchise, toujours aussi élégant et charmeur sur le grand écran, toujours aussi bon intervenant pour ce qui est d'animer une série de péripéties dangereuses. Du côté des méchants, c'est encore l'organisation SPECTRE qui est derrière un mystère qui trouble la tranquillité des services secrets de sa majesté, avec un Donald Pleasence qui prête ses traits pour incarner un méchant assez marquant mais pour une présence insignifiante, tout comme l'actrice allemande Karin Dior qui campe une James Bond Girl qui fait plaisir à voir avec sa chevelure rousse mais honteusement sous-exploitée.


Contrairement à elle, les James Bond Girls asiatiques sont bien plus présentes mais pas aussi intéressantes que la rouquine, je les trouve même un peu timides mais d'un côté, c'est un peu la caractéristique habituelle des femmes asiatiques. Le casting n'est pas forcément celui qui est le plus favorable dans cet opus mais il est largement compensé par le travail artistique salutaire qui a été appliqué avec beaucoup de soin, surtout pour ce qui est de mettre le Japon à l'honneur comme le faux volcan qui m'a vraiment bien impressionné comme décor final.


Cette fausse montagne a demandé quelques mois de travaux et il a coûté autant que les décors de la Jamaïque du premier volet à la production. Je suis également très admiratif sur la qualité de montage. On note quelques bonnes trouvailles visuelles qui propulsent le public dans le feu de l'action d’une manière très engageante, sans omettre un contexte d'espionnage très inspirant et fidèle aux précédentes productions. Cet opus est presque un sans-faute, c'est une aventure qui m'a facilement embarqué du début jusqu'à la fin. C'est pour l'instant le meilleur des James Bond. 9/10




  • Nous avons essayé de trouver un mot de passe que vous ne risquez pas d’oublier.

  • Ah oui ?

  • C’est : « je vous adore ». Répétez-le bien pour vous en rappeler.

  • Soyez sans crainte, je m’en rappellerai.


LeTigre

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