Alfred Cheung? honnêtement je ne connais pas du tout ce type, et vu sa réputation je n'ai pas envie de le connaître d'avantage (son seul bon film d'après les connaisseurs) mais il réalise là un des meilleurs polars HK.
Alors ouais le film à un casting de fou furieux, les plus grands méchants du cinéma HK se donnent tous rendez vous, Philip Ko, Yuen Wah, Lo Lieh et Yuen Biao dans le rôle titre, mais malgré l'ampleur de ces noms, One the run n'a pas une seule séquence de Kung fu, c'est chelou hein? décevant? clair que voir tous ces types se faire une tournante tous ensemble ça aurait pu être fendard mais le réalisateur tape plus dans le réalisme, dans le viscéral, dans ce qui fait le plus mal, au travers d'un thème que Tsui Hark ou encore Ringo Lam exploitent si bien, la peur de rétrocession.
Pourtant tout démarre de manière assez rapide, classique voir banal, on se croirait dans un énième film de vengeance et de corruption au sein de la police, mais dès une seule et unique phrase de Yuen Biao, on se rend compte que l'on est pas totalement en face du film auquel on croit, phrase qui propulse le dernier du trio gagnant (dernier malgré lui putain...) comme un anti héro primaire, tout comme la majorité des personnages qui ne cherchent qu'une seule et unique chose, survivre avant l'approche de la rétrocession.
Scénario nihiliste au plus au point, pas de Kung fu ou de Gunfight badass, ici c'est cru, direct, sans fioriture, une balle part et paf le crane explose point barre, on aura droit seulement à une seule et véritable cascade durant 1h26, cascade ô combien spectaculaire en passant.
Le problème de ce genre de film, c'est que, aussi intelligent et bien foutu soit-il, t'as toujours des petits moments ou des séquences assez nanardesque, ou mal branlés, certaines mises à morts sont assez "rigolotes" par rapport à la réaction des victimes...
Par contre si y'a un point où le film m'a foutu une belle petite claque, c'est son esthétique, très ancré dans son époque hein, éclairages bleu, rouge, mais c'est toujours aussi bien exploité quoi... j'adore à mort, on ajoute à ça des morceaux de synthétiseur, de guitares assez proches de Men from the Gutter, des trouvailles visuelles magnifiques et des séquences qui s'imprègnent en nous et ne nous quittes plus jamais comme le petit jeu entre la tueuse et la fille de Yuen qui abouti à une autre scène plus tard, c'est rigolo et en même temps tellement malsain quoi...
C'est imparfait, parfois grossier, mais tellement bon et extrême ... à réserver peut-être à ceux qui sont proche de cette période du cinéma Hk et dont le thème de la rétrocession les intéresse .