Pfiouuuuu, annonçons-le d'entrée de jeu, il y a dans Once Upon a time in high school un sacré moment de rétamage de tarins ! Quand les nunchak’ brisent les crânes c’est avec grand fracas, au service d’une violence sourde inattendue, récompense généreuse qui vient conclure un film uppercut un peu longuet difficile à catégoriser.
Aux moyens de stéréotypes parfois pompeux, et surtout d’une romance mielleuse qui prend trop de place, Yu Ha pointe du doigt un système scolaire psychorigide qui fait froid dans le dos. Inspirés par un surveillant de récrée sadique mentalement encore au Vietnam et des professeurs tortionnaires adorateurs de la punition par l’humiliation, les pauvres élèves d’une Corée nourrie à la violence n’ont d’autres choix que d’épouser une logique impromptue : si tu veux qu’on t’entende, distribue des torgnoles.
Un mantra particulier qui permet à Yu Ha de mettre en boite des alignements de mâchoires des plus vigoureux. Timides dans un premier temps, rapidement les affrontements deviennent l’ultime recours d'une jeunesse abîmée pour se libérer d’une autorité meurtrière. Bruce Lee sort alors de son tombeau pour animer le porte-parole d’une génération sacrifiée, la romance un brin pompeuse —même carrément lourde à certains moments, n’ayons pas peur des mots— s’efface au profit d’un entraînement martial qui ferait frémir le plus célèbre des attrapeurs Italiens (de poules hein, il n’est nullement ici question de Quidditch). Vient alors la rupture psychologique attendue, Yu Ha fait enfin parler les coups et libère la rage de son protagoniste jusqu’à épuisement total de la barre d’énergie de ce dernier.
Si le final rageur fait qu’Once upon a time in high school reste en tête après la séance, il ne parvient toutefois pas à rattraper les égarements de la première partie, un rythme trop lancinant et des personnages qui manquent de finesse notamment. Des défauts que Yu Ha corrigera 2 ans plus tard dans A dirty Carnival, un polar musclé qui mérite le coup d’œil.